Son bilan, François Hollande l'aura défendu. Dans son discours de renoncement à la présidentielle le 1er décembre 2016, durant lequel il revendique "des avancées". Il estime avoir rempli son principal engagement, soit la baisse du chômage. Son seul regret: "avoir proposé la déchéance de nationalité".
Devant les Français également, il défend son bilan. En déplacement fin avril dans le Lot, dans le sud-ouest du pays, il déclare: "Je laisserai à mon successeur un pays en bien meilleur état que celui que j'ai trouvé". Il cite une croissance "qui repart" et "des investissements".
Le président socialiste défend son bilan jusqu'à produire un document de 70 pages mis en ligne sur le site de l'Elysée. Dans la publication, des mesures concrètes, comme l'instauration du mariage pour les couples de même sexe ("le mariage pour tous") ou la création de 60'000 postes dans l'éducation nationale. Mais aussi des approximations sur les baisses d'impôts ou le nombre de places de prison créées, comme l'ont relevé des journalistes français.
"Nous devons inverser la courbe du chômage"
"Je pense que nous devons inverser la courbe du chômage d'ici un an", déclare François Hollande en septembre 2012. La France compte alors 3,1 millions de chômeurs sans aucune activité, selon Pôle emploi. Leur nombre passe à 3,3 millions en septembre 2013. En mars 2017, les demandeurs d'emploi sans activité sont 3,5 millions.
En ne prenant en considération que la dernière année de mandat, jusqu'en mars 2017, le bilan s'avère cependant plus positif. La courbe du chômage fléchit, à défaut de s'inverser. Mais la tendance est-elle appelée à durer?
La promesse d'une "République exemplaire" est aussi contestée. Le quinquennat du socialiste est entaché d'affaires. Le ministre du Budget Jérôme Cahuzac et son compte en Suisse non-déclaré, la ministre de la Francophonie Yamina Benguigui soupçonnée d'avoir menti sur sa déclaration de patrimoine ou la "phobie administrative" du secrétaire d'Etat au commerce extérieur Thomas Thévenoud.
"Moi, président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire", avait lancé François Hollande le 3 mai 2012 face à Nicolas Sarkozy. Contrairement à certains de ses ministres, le président n'a été visé par aucune affaire. Mais sa vie privée houleuse et ses confidences aux journalistes, jusqu'à être soupçonné d'avoir violé le secret défense, font hurler ses détracteurs.
"Le mariage pour tous" dans une société divisée
Quant aux promesses tenues par le chef d'Etat, celle du "mariage pour tous" fait figure de symbole. Malgré des débats acharnés, la loi est adoptée au printemps 2013, en début de mandat. Une mesure qui conduit par ailleurs à la résurgence d'un mouvement catholique conservateur décidé à faire entendre sa voix.
Autre engagement respecté par François Hollande: l'organisation d'une conférence sur le climat, la COP21, qui se tient fin 2015 près de Paris, peu après les attentats du 13 novembre. L'accord historique est signé par 195 pays. Il vise à contenir le réchauffement climatique sous le seuil de 2 degrés Celsius par rapport au niveau pré-industriel.
Selon le site "Lui président", créé par trois journalistes français, François Hollande a tenu 40% des promesses émises pendant sa campagne et durant son mandat. Quant à celles qui ont été complètement brisées, elles représenteraient près d'un quart des promesses évaluées. Un score défendable? En avril 2017, plus de trois-quarts des Français se disaient mécontents du président, selon un sondage Ifop. Soit un record d'impopularité à ce stade d'un mandat.
Tamara Muncanovic