Le maire du Havre Edouard Philippe nommé Premier ministre français
Au lendemain de son investiture, le nouveau président français Emmanuel Macron a nommé lundi son Premier ministre. Il s'agit d'Edouard Philippe, maire du Havre et membre du parti Les Républicains.
Edouard Philippe, 46 ans, un élu de la droite modérée, est membre du parti Les Républicains (LR). Il s'agit d'un proche de l'ancien Premier ministre et actuel maire de Bordeaux Alain Juppé. Il devient le 23e Premier ministre de la Ve République et le plus jeune chef de gouvernement depuis le socialiste Laurent Fabius nommé par François Mitterrand en 1984.
Elu député de Seine-Maritime en 2012, Edouard Philippe ne se représentera pas aux législatives de juin.
Je suis un homme de droite
"Je suis un homme de droite", a déclaré lundi le nouveau Premier ministre lors sa première déclaration après sa nomination. Le député a salué lors de la passation de pouvoir avec Bernard Cazeneuve la défense de l'intérêt général qui a toujours selon lui guidé l'action de son prédécesseur, qui s'était auparavant défini comme "homme de gauche".
Situation "unique"
Après la passation de pouvoir, le nouveau locataire de Matignon était l'nvité du 20h de TF1. "J'ai réfléchi, j'ai consulté un peu et je me suis dit que la situation dans laquelle nous étions était suffisamment unique pour que nous tentions quelque chose qui n'a jamais été tenté", a-t-il déclaré.
Emmanuel Macron avait affirmé avant même son élection le 7 mai dernier avoir arrêté son choix pour Matignon. Mais il n'avait jamais donné la moindre indication à ce sujet.
Le nom d'Edouard Philippe avait toutefois circulé avec insistance durant le week-end. "Il est l'un de ceux qui correspondent très clairement au profil défini... expérience parlementaire, des compétences et des qualités reconnues, à l'évidence", a dit lundi sur Europe 1 un porte-parole du parti d'Emmanuel Macron.
Ministère de l'Ecologie et Areva
Enarque de la promotion Marc-Bloch (1997), maître des requêtes au Conseil d'Etat, maire du Havre depuis 2010 et réélu au premier tour en 2014, Édouard Philippe est un proche de longue date d'Alain Juppé, dont il fut le secrétaire général à la tête de l'UMP (devenue LR) de 2002 à 2004.
Peu connu du grand public, cet avocat a également été membre du cabinet d'Alain Juppé lors de son bref passage au ministère de l'Ecologie en 2007, avant de devenir directeur des affaires publiques du groupe nucléaire Areva (2007-2009).
>> Lire : Edouard Philippe en trois rounds, portrait d'un Premier ministre boxeur
Signal pour les législatives
Quelques élus de la droite modérée ont déjà rejoint le camp de La République en marche, mais l'arrivée d'un élu LR est un signal de rassemblement pour tenter de convaincre les Français de donner au mouvement du nouveau président une majorité au Parlement lors des législatives en juin.
Une vingtaine d'élus de droite ont par ailleurs appelé lundi leurs partis "à répondre à la main tendue" par Emmanuel Macron. Parmi ces politiques figurent les élus LR Thierry Solère, Dominique Bussereau, Christian Estrosi et Benoist Apparu.
La composition du reste du gouvernement, qui devrait comporter d'autres personnalités de LR et du Modem de François Bayrou, devrait être dévoilée mardi "en fin de journée", selon le service de presse de l'Elysée.
agences/jvia
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"La droite vient d'être annexée", selon Mélenchon
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a réagi dans la foulée à l'annonce du choix du Premier ministre.
"Emmanuel Macron a pris le contrôle de toute la classe politique du pays, la droite vient d'être annexée avec la nomination d'Edouard Philippe. Le PS a déjà été absorbé (...) Les électeurs du Front national sont abandonnés", a-t-il critiqué, ajoutant qu'"il ne reste qu'une force d'opposition, La France insoumise".
"Maintenant c'est clair: avec un Premier ministre de droite, le Parlement a besoin de gauche!", s'est exclamé quant à lui Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste.
Pour la droite, "une décision individuelle"
La nomination d'Edouard Philippe à Matignon constitue "une décision individuelle" et non un "accord politique", a estimé le secrétaire général des Républicains (LR), Bernard Accoyer.
"Le Premier ministre, par définition, dans nos institutions, est le chef de la majorité, et il convient donc de lever l'ambiguïté. Ce Premier ministre soutiendra-t-il les candidats En Marche, du président de la République qui vient de le nommer, ou soutiendra-t-il les candidats LR-UDI, ceux de sa famille politique?", s'est demandé Bernard Accoyer.
De son côté, Alain Juppé a souhaité bonne chance à son ancien collaborateur devenu Premier ministre. "Edouard Philippe est un ami et un homme de grand talent", a-t-il déclaré lundi: