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De nouvelles négociations pour la paix en Syrie commencent à Genève

Des habitants du quartier de Qaboun, repris par le régime syrien, rejoignent un camp de réfugiés dans la province d'Idlib. [AFP - Omar haj kadour]
Des habitants du quartier de Qaboun, repris par le régime syrien, rejoignent un camp de réfugiés dans la province d'Idlib. - [AFP - Omar haj kadour]
L'ONU ouvre mardi à Genève un nouveau cycle de négociations pour mettre fin à la guerre en Syrie, déjà éclipsé par des pourparlers parallèles menés par la Russie, l'Iran et la Turquie ainsi que par les défaites rebelles à Damas.

Les efforts pour mettre fin au conflit syrien se mènent désormais sur deux circuits concurrents: le processus politique formel se déroule au siège de l'ONU à Genève depuis 2014 tandis que des pourparlers parallèles se tiennent depuis janvier à Astana au Kazakhstan à l'initiative de la Turquie, soutien des rebelles, de la Russie et l'Iran, alliés du régime de Bachar al-Assad.

Le rôle des Etats-Unis

Depuis l'élection de Donald Trump comme président, les États-Unis se sont mis en retrait du processus de paix qu'ils présidaient auparavant avec la Russie.

Lors d'une conférence de presse lundi à Genève, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, s'est toutefois déclaré "encouragé par l'engagement et l'intérêt croissants de l'administration américaine".

L'ONU cherche aujourd'hui à rester dans la course, après l'important accord signé à Astana le 4 mai qui prévoit de créer des "zones de désescalade" en Syrie pour limiter l'effusion de sang.

Les exigences de l'opposition

A Genève, l'opposition demande le départ de Bachar al-Assad comme préalable à la transition politique, ce qu'exclut le régime. "Dans sa forme, le processus de Genève tourne autour de cette impasse", remarque Aron Lund, chercheur à la Fondation Century, un centre de réflexion basé aux Etats-Unis.

"L'effet principal de lier la paix à la transition a pour effet de marginaliser l'ONU à Genève et de faire que l'attention se tourne vers Astana", estime-t-il. "Le processus d'Astana (...) s'inscrit davantage dans les termes choisis par la Russie. Il est plus en corrélation avec les réalités sur le champ de bataille".

Bachar al-Assad dénigre les pourparlers

Le président Assad, lui-même, a dénigré les prochaines négociations de Genève en soulignant "qu'il s'agit principalement d'une rencontre pour les médias". "Il n'y a rien de substantiel (...). C'est nul. Astana c'est différent", a-t-il déclaré dans une interview à la télévision biélorusse ONT.

Interrogé sur ce point, Staffan de Mistura a répondu que ce qui se passait pendant les discussions de Genève était plus "substantiel" que ce qui se disait devant les caméras.

"Je veux croire que les réunions (passées) et celles des prochains jours sont beaucoup plus substantielles que les commentaires généraux qui ont été faits pour les caméras", a-t-il dit.

>> Les précisions de Malika Nedir, à l'ONU au 12h45 :

GE: les pourparlers sur la Syrie reprennent
GE: les pourparlers sur la Syrie reprennent / 12h45 / 1 min. / le 16 mai 2017

afp/jc

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Le régime reprend le contrôle de Damas

A Damas, une région qui n'est pas concernée par l'accord signé à Astana, le gouvernement syrien a réussi à obtenir l'évacuation des rebelles de trois quartiers, Barzé, Techrine et Qaboun, qu'ils détenaient depuis quatre ans.

Il est maintenant en passe de reprendre le contrôle total de la capitale syrienne.

Des raids de la coalition tuent 23 civils

Sur le terrain, des raids menés par la coalition internationale conduite par Washington ont touché lundi à l'aube la ville de Boukamal, fief syrien du groupe Etat islamique (EI) près de la frontière irakienne.

Elles ont tué au moins 23 civils et fait "des dizaines de blessés", selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Il a précisé l'EI "avait transformé des appartements dans cette zone en QG".