Au total, dix-huit ministres et quatre secrétaires d'Etat ont été nommés dans le gouvernement français, a annoncé mercredi le secrétaire général de l'Elysée. Parmi eux figurent onze femmes et onze hommes, de gauche, de droite et du centre, mais aussi issue de la société civile.
Pour conserver leur ministère, ceux qui se présentent aux élections législatives de juin devront s'imposer, indique Franceinfo, qui cite l'entourage du président Emmanuel Macron. La pratique a été mise en place par Nicolas Sarkozy et François Hollande.
D'après les calculs effectué par Franceinfo, la moyenne d'âge du gouvernement est de 54,6 ans et de 57 ans si on ne prend pas en compte les secrétaires d'Etat.
Du côté de la droite, Bruno Le Maire a été nommé ministre de l'Economie et le maire LR de Tourcoing Gérald Darmanin devient ministre de l'Action et des Comptes publics. Tous deux ont été exclus du parti dans la foulée, ce que regrette Bruno Le Maire.
Collomb à l'Intérieur, Bayrou à la Justice
A gauche, le maire socialiste de Lyon Gérard Collomb, fidèle de la première heure d'Emmanuel Macron, a été nommé à 69 ans ministre de l'Intérieur et le député du Finistère Richard Ferrand ministre de la Cohésion des territoires. Ministre sortant de la Défense, Jean-Yves Le Drian reste dans le gouvernement et dirigera l'Europe et les Affaires étrangères.
Deux membres du Parti radical de gauche ont aussi été désignés, Jacques Mézard à l'Agriculture et Annick Girardin à l'Outre-Mer.
Au centre, l'ancien ministre de l'Education nationale François Bayrou accède lui au ministère de la Justice, alors que l'une de ses proches, Marielle de Sarnez, est nommée ministre chargée des Affaires européennes. L'eurodéputée centriste Sylvie Goulard accède de son côté au ministère des Armées.
Plusieurs représentants de la société civile
Plusieurs représentants de la société civile entrent également dans le gouvernement. Personnalité attendue dans le cabinet, l'ex-présentateur de télévision Nicolas Hulot accède lui à 62 ans pour la première fois à un portefeuille, en l'occurrence le ministère de la Transition écologique et solidaire. L'ex-escrimeuse Laura Flessel devient ministre des Sports.
La directrice de la maison d'édition Actes Sud Françoise Nyssen dirigera pour sa part la Culture et la présidente du collège de la Haute Autorité de santé Agnès Buzyn sera en charge du ministère de la Santé. Jusqu'ici à la tête de la RATP, Elisabeth Borne se voit confier les Transports.
Jean-Michel Blanquer, directeur de l'Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales, est nommé ministre de l'Education nationale, alors que la cheffe d'entreprise Muriel Pénicaud prend la tête du ministère du Travail. Frédérique Vidal, président de l'Université de Nice, sera elle chargée de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
Christophe Castaner porte-parole
Le gouvernement d'Edouard Philippe compte aussi quatre secrétaires d'Etat: le député Christophe Castaner hérite des Relations avec le Parlement et devient porte-parole du gouvernement, Marlène Schiappa de l'égalité homme-femme, Sophie Cluzel des handicapés et Mounir Mahjoubi du Numérique.
Attendue mardi, l'annonce de la composition du gouvernement a été reportée à mercredi. Selon l'entourage d'Edouard Philippe, des vérifications devaient être effectuées sur les potentiels ministres, notamment sur leur situation fiscale et l'absence de conflits d'intérêts.
Le nouveau président Emmanuel Macron avait promis une rupture politique, avec un gouvernement respectant la parité femmes-hommes, rassemblant des sensibilités "de droite, du centre et de gauche", composé de personnalités de la société civile et de "nouvelles têtes".
Le premier Conseil des ministres aura lieu jeudi à 11h, a précisé le secrétaire général de l'Elysée.
Texte: Frédéric Boillat
Infographie: Cécile Rais