"J'ai ordonné le transfert de 2000 soldats et 600 agents des opérations spéciales", a déclaré le ministre vénézuélien de la Défense Vladimir Padrino Lopez à la télévision d'Etat VTV. Il a précisé agir à la demande du président Maduro, confronté depuis début avril à une vague de manifestations.
Une vingtaine de commerces ont été saccagés dans la nuit de mardi à mercredi dans l'Etat de Tachira, deux bâtiments de la police incendiés et un camp militaire attaqué avec des bombes incendiaires, ont détaillé les autorités.
Un jeune manifestant de 15 ans est décédé mercredi dans ce même Etat, portant à 43 le bilan des morts depuis début avril, a annoncé le parquet.
"Répression brutale" dénoncée
Depuis le début du mouvement de protestation, les dirigeants de l'opposition dénoncent une "répression brutale" des autorités, tandis que le gouvernement à Caracas accuse ses adversaires de promouvoir des "actes terroristes" en vue d'un "coup d'Etat".
"L'idée est de transformer le Venezuela en une Syrie et (l'Etat de) Tachira en un Alep", a lancé le ministre de la Défense à l'adresse de l'opposition. "Nous n'allons pas permettre que la patrie verse dans la chaos", a-t-il prévenu.
L'opposition exige des élections générales anticipées et rejette la décision du chef de l'Etat de convoquer une assemblée constituante pour réformer la Constitution datant de 1999. Elle estime qu'il s'agit là d'une manoeuvre pour repousser le scrutin présidentiel prévu fin 2018 et s'accrocher au pouvoir.
agences/tmun
Le Brésil craint un afflux massif d'immigrés vénézuéliens
Le ministre de la Défense du Brésil Raul Jungmann a affirmé mercredi qu'il se préparait à un éventuel afflux massif d'immigrés en provenance du Venezuela en cas d'aggravation du conflit politique et social qui secoue le pays voisin.
"Une dégradation de la situation impliquerait une pression migratoire et nous avons besoin des structures nécessaires pour accueillir toutes ces personnes", a-t-il souligné.
Selon lui, la crise vénézuélienne, accentuée par une vague de contestation qui a fait plus de 40 morts en six semaines, est un facteur d'instabilité pour toute la région. Elle a motivé de nombreuses discussions entre les responsables de sécurité de plusieurs pays latino-américains.