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Le président brésilien Temer aurait été enregistré acceptant des pots-de-vin

Le président du Brésil Michel Temer. [AFP - EVARISTO SA]
Le président du Brésil Michel Temer. - [AFP - EVARISTO SA]
Un nouveau séisme a secoué la politique brésilienne, visant directement le président Michel Temer, enregistré en train de donner son accord à des pots-de-vin, selon le journal O Globo. Des Brésiliens réclament son départ.

O Globo révèle que le président a rencontré le 7 mars Joesley Batista, un des propriétaires du groupe J&F, qui contrôle notamment le géant de la viande JBS. Joesley Batista est mis en cause dans le scandale de corruption "Lava-Jato" et a monnayé une réduction de peine contre une collaboration avec la justice, explique Le Monde.

Joesley Batista s'est enregistré secrètement alors qu'il expliquait au chef de l'Etat qu'il versait des sommes d'argent à Eduardo Cunha, ex-président de la chambre des députés, actuellement en prison, pour acheter son silence. "Tu dois maintenir ça (les pots-de-vin)", aurait alors répondu le président Temer.

Manifestations

Le chef d'État a nié les faits, mais la nouvelle a fait l'effet d'une bombe, avec des appels à la démission de la part de plusieurs partis d'opposition.

Des Brésiliens sont descendus dans les rues pour protester dans les plus grandes villes du pays, y compris devant le palais présidentiel, à Brasilia.

>>Voir en vidéo la manifestation à Sao Paulo:

Manifestation au brésil pour le départ de Michel Temer
Manifestation au brésil pour le départ de Michel Temer / L'actu en vidéo / 46 sec. / le 18 mai 2017

afp/jc

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Comprendre le scandale Petrobras

En mars 2014, une enquête nommée "Lava Jato" (lavage express) révèle un scandale de corruption de grande ampleur lié au groupe pétrolier public Petrobras et aux géants brésiliens du BTP (bâtiment et travaux publics). Des pots de vin auraient été versés aux différents partis politiques et auraient servi entre autres à financer des campagnes électorales.

Plusieurs hommes politiques ont été jugés après ces révélations. La présidente Dilma Rousseff n'était pas citée dans le rapport, mais nombre de Brésiliens ont estimé qu'elle ne pouvait pas ignorer la pratique. Elle a été destituée.

Michel Temer, à l'époque vice-président, a pris le pouvoir. Il est directement cité dans le scandale Petrobras ainsi qu'une partie de ses ministres.