En pleine tourmente après les graves accusations de corruption, le président brésilien Michel Temer est visé par une enquête, ouverte jeudi par la Cour Suprême.
Des révélations d'O Globo, qui ont eu l'effet d'une bombe mercredi soir, ont entraîné plusieurs perquisitions dès les premières heures de la journée à Brasilia, Rio de Janeiro et Belo Horizonte, notamment chez des proches de Michel Temer.
D'après le quotidien, le président aurait approuvé le versement d'un pot-de-vin à un témoin clé dans l'affaire Petrobras afin qu'il reste silencieux, selon le témoignage d'un homme d'affaires.
>> Lire : Le président brésilien Temer aurait été enregistré acceptant des pots-de-vin
De nombreux partis d'opposition ont aussitôt demandé la démission du président conservateur, et des dizaines de manifestants défilaient dans la rue aux cris de "Temer dehors".
Michel Temer nie et s'accroche
Fragilisé, Michel Temer a assuré ne rien avoir fait d'illégal. "Je n'ai acheté le silence de personne", a-t-il déclaré dans une allocation télévisée, en ajoutant: "Je ne démissionnerai pas!"
Le chef de l'Etat a reconnu avoir rencontré en mars l'homme d'affaires en question, le président du groupe agroalimentaire JBS SA, numéro un mondial du conditionnement de viande, Joseley Batista.
Mais Michel Temer nie avoir donné son feu vert à toute initiative visant à empêcher de témoigner l'ancien président de la Chambre des députés Eduardo Cunha. Il assure que son attitude pendant l'entretien n'a pas "compromis" sa fonction présidentielle.
La Bourse dévisse
Les graves accusations de corruption visant Michel Temer ont provoqué une chute brutale des marchés. Signe de vive inquiétude, la séance de Bourse a été suspendue après une baisse de plus de 10% du principal indice brésilien et de quasiment 6% du Réal à l'ouverture.
À la réouverture des marchés, environ une demi-heure plus tard, la Bourse cédait 8,7%, dans ce pays frappé par une récession historique.
agences/vtom