L'ex-chef de l'Etat, qui il y a quelques semaines vivait encore à la "Maison bleue", le siège de la présidence, était connue pour le soin extrême apporté à son apparence physique. Elle est apparue mardi sans maquillage, menottée et arborant son matricule de détenue.
Elle a soigneusement évité, en pénétrant dans le tribunal du district central de Séoul, de croiser le regard de celle par qui le scandale est arrivé, sa confidente de l'ombre et "amie de 40 ans" Choi Soon-Sil, également poursuivie.
Un procès de plusieurs mois
Ce procès, qui devrait durer des mois, est un nouvel acte d'une saga qui a commencé l'été dernier et qui a été marquée par des manifestations monstre contre Park Geun-Hye.
La vague de protestation a précipité la descente aux enfers de cette fille de dictateur qui a été démocratiquement élue avant d'être destituée en mars par la plus haute juridiction du pays.
afp/tmun
Près de 70 millions extorqués aux grands conglomérats du pays
Park Geun-Hye, 65 ans, a été destituée en décembre par le Parlement en raison de son implication dans le scandale qui tourne autour de l'énigmatique figure de Choi Soon-Sil.
Mme Choi, qui n'occupait aucune position officielle dans l'administration, est accusée d'avoir profité de ses relations avec l'ex-présidente pour extorquer, en échange de faveurs politiques, près de 70 millions de dollars aux grands conglomérats du pays. L'héritier de Samsung Lee Jae-Yong et le président de Lotte Shin Dong-Bin sont également poursuivis.
La présidente déchue jugée pour 18 chefs d'accusation
L'ex-présidente sud-coréenne est aussi accusée d'avoir laissé Mme Choi, fille d'un leader religieux douteux qui fut le mentor de Park Geun-Hye pendant des années, de s'être mêlée, alors qu'elle n'avait aucune habilitation de sécurité, des affaires de l'Etat, qu'il s'agisse des nominations au sommet ou de la garde-robe présidentielle.
La présidente déchue, qui dément toute malversation et accuse Mme Choi d'avoir abusé de leurs liens d'amitié, est jugée pour 18 chefs, y compris corruption, coercition et abus de pouvoir, et risque la prison à vie. Le scandale avait mis en lumière les accointances malsaines entre les élites économique et politique du pays.