Le discours de jeudi au siège de l'Alliance atlantique a donné le ton: se posant en défenseur intraitable du contribuable américain, Donald Trump a fait la leçon à des alliés accusés de devoir "d'énormes sommes d'argent".
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L'image, qui a tourné en boucle, du président de la première puissance mondiale bousculant le Premier ministre du Montenegro pour s'imposer au premier rang n'a pas contribué à apaiser les choses.
Pendant son escale européenne, Donald Trump aura fait en sorte de donner, en toutes circonstances, des gages à sa base électorale qui a gardé en tête un slogan: "L'Amérique d'abord".
"Son point de vue évolue", lançait jeudi soir Gary Cohn, conseiller économique de Donald Trump, en évoquant l'accord de Paris sur le climat. "Il est venu ici pour apprendre". A peine avait-il fini sa phrase que le général H.R. McMaster, conseiller à la sécurité nationale, rectifiait: "Il y une chose qui ne changera pas: il prendra ses décisions en fonction de ce qu'il pense être le mieux pour les Américains".
Peu d'enthousiasme à renforcer les liens
A Taormina, où se tenait le G7 vendredi et samedi, il aura peu fait pour renforcer les liens avec ses alliés européens. Lors du G7 de Sicile, il n'a publiquement affiché sa complicité qu'avec son "ami" Shinzo Abe, le Premier ministre japonais.
L'histoire avec le nouveau président français Emmanuel Macron reste à écrire, au-delà d'un déjeuner, d'un premier échange "constructif et direct" et d'une - virile - poignée de main.
En revanche, les discussions avec Theresa May ont été entachées par l'affaire des fuites sur l'enquête de Manchester et les relations avec Angela Merkel ne sont pas au beau fixe.
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Selon le journal allemand Der Spiegel qui citait des participants, Donald Trump aurait déclaré jeudi, lors de sa rencontre avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à Bruxelles: "Les Allemands sont mauvais, très mauvais". "Regardez les millions de voitures qu'ils vendent aux Etats-Unis. Horrible. Nous allons arrêter ça".
Le lendemain, Jean-Claude Juncker a toutefois invoqué un "problème de traduction", assurant que la charge du président américain contre la politique commerciale des "mauvais" Allemands n'avait pas été aussi "agressive" que cela.
Flou sur le climat
Sur le fond, l'hôte de la Maison Blanche n'est pas non plus sorti de son "ambiguïté stratégique". En ce qui concerne l'accord de Paris sur le climat, l'administration Trump fait durer le suspense, se refusant à donner un calendrier. Sur les échanges commerciaux, elle a continué à brandir la menace de mesures de rétorsions.
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Pour le 45e président des Etats-Unis, qui devait quitter la Sicile samedi soir, l'occasion de donner publiquement des gages de fidélité à ses alliés européens est probablement passée.
Le président américain s'envolera d'ailleurs directement pour son pays sans donner de conférence de presse, contrairement aux autres dirigeants.
agences/ptur
Le sommet du G7 tourne son attention vers l'Afrique, sauf Donald Trump
Les chefs d'Etat du G7 ont accueilli des dirigeants africains samedi au dernier jour du sommet du G7. L'Italie espérait placer l'immigration et le développement de l'Afrique au coeur du sommet organisé en Sicile. "Aujourd'hui, notre discussion sur l'Afrique se concentrera sur le besoin de partenariat dans tous les secteurs, avec pour objectif principal l'innovation et le développement", a dit le Premier ministre italien, Paolo Gentiloni, dans ses propos liminaires.
Signe ostensible de son peu d'intérêt pour la question, Donald Trump, qui était assis entre les présidents tunisien et nigérien, n'a même pas mis ses écouteurs pour entendre la traduction simultanée des propos du chef du gouvernement italien.