L'Ukraine au coeur d'échanges "francs et directs" entre Macron et Poutine
Les échanges ont été "francs et directs", selon le président français Emmanuel Macron, qui a accueilli lundi son homologue russe Vladimir Poutine à Versailles. Les deux dirigeants ont notamment abordé les conflits ukrainien et syrien.
Vladimir Poutine et Emmanuel Macron sont convenus lundi de la nécessité d'un nouveau sommet "dans les meilleurs délais" avec Berlin et Kiev sur la mise en oeuvre des accords de Minsk de 2015, en vue d'une "désescalade" en Ukraine, a annoncé le président français.
"Vous avez demandé comment les sanctions contre la Russie pourront aider à régler la crise dans l'est de l'Ukraine? Et voilà la réponse: aucunement!", a déclaré Vladimir Poutine. Emmanuel Macron a lui indiqué qu'il y aurait "une discussion" au format Normandie (Russie, Allemagne, France et Ukraine) dans les "prochains jours ou semaines".
Forum franco-russe
Les deux dirigeants sont également tombés d'accord sur la création d'"un forum franco-russe des sociétés civiles" afin d'approfondir le dialogue entre les deux pays. "Comme cela existe aujourd'hui entre la Russie et l'Allemagne, nous sommes convenus que, pour permettre à notre jeunesse, nos acteurs économiques, culturels, nos penseurs, de dialoguer, de se rapprocher et de surmonter les éventuelles incompréhensions, un forum franco-russe des sociétés civiles sera mis en place", a annoncé Emmanuel Macron.
Dans cet esprit, le président français a évoqué le cas des personnes LGBT en Tchétchénie et les "attentes" de la France en matière de respect des droits de l'Homme. Vladimir Poutine a dit avoir pris des "mesures visant à faire la vérité complète sur les activités des autorités locales et régler les sujets les plus sensibles."
"Ligne rouge" en Syrie
Sur la Syrie, le président français a souligné que les deux pays allaient travailler ensemble à la recherche d'une solution politique, ajoutant que la "ligne rouge", pour Paris, était l'utilisation d'armes chimiques "par qui que ce soit." "Je veux, au-delà du travail que nous conduisons dans le cadre de la coalition, que nous puissions renforcer notre partenariat avec la Russie", a insisté Emmanuel Macron.
"Propagande" de médias russes
Enfin, Emmanuel Macron a accusé, aux côtés d'un Vladimir Poutine impassible, les médias russes Russia Today et Sputnik, financés par le Kremlin, d'avoir "été des organes d'influence et de propagande" pendant la campagne présidentielle en France.
L'équipe d'Emmanuel Macron avait alors accusé les deux organes de presse russes de faire "partie d'un dispositif destiné à nous atteindre", au profit des candidats favorables à un rapprochement avec Moscou, comme sa rivale d'extrême droite au second tour, Marine Le Pen.
agences/ctr/ta
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Inauguration d'une exposition
Prétexte à cette rencontre, les deux chefs d'Etat inauguraient l'exposition "Pierre le Grand, un tsar en France", qui ressuscite la mémoire de la visite de Pierre Ier, figure chère à Vladimir Poutine, à Versailles en mai et juin 1717.
Cette exposition marque les 300 ans des relations franco-russes.
Poutine et le manque d'indépendance de la France
Le président russe Vladimir Poutine fait un thème depuis plusieurs années du manque d’indépendance de la France, selon lui, et regrette la politique russe menée en leur temps par François Mitterrand ou par Charles de Gaulle. Il l’exprimait sur la RTS en 2015.