"L'origine de la crise dans les Territoires palestiniens occupés se trouve dans le manque de protection pour les civils palestiniens", a estimé David Carden, qui dirige le Bureau des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies, dans les Territoires palestiniens.
Et ce, "face à la violence, au déplacement, aux restrictions d'accès à des services et des revenus et à d'autres violations des droits, dont l'impact est disproportionné pour les plus vulnérables, notamment les enfants", a-t-il poursuivi, à quelques jours du 50e anniversaire du début de l'occupation israélienne des Territoires palestiniens.
La bande de Gaza également touchée
Ainsi, l'an dernier en Cisjordanie, le nombre de Palestiniens déplacés à cause de la démolition de leur maison par Israël a atteint un "record depuis 2009" avec "1601 personnes déplacées dont 759 enfants". La même année, les autorités israéliennes ont détruit ou saisi 300 structures fournies grâce à des aides humanitaires. "Cela représente plus de 730'000 dollars", précise le rapport.
La crise humanitaire touche également la bande de Gaza, où le taux de chômage est l'un des plus élevés du monde notamment en raison du blocus israélien imposé depuis plus de 10 ans à l'enclave côtière. En 2016, "l'entrée et la sortie de personnels humanitaires à Gaza ont été compliquées par Israël avec 31% des demandes d'entrée ou de sortie refusées" en raison de ce blocus, affirme OCHA.
Des restrictions imposées par le Hamas islamiste, qui contrôle la bande de Gaza, "entravent également les opérations humanitaires". En outre, ajoute OCHA, la rivalité entre l'Autorité palestinienne au pouvoir en Cisjordanie et le Hamas à Gaza, est un autre facteur majeur du renforcement de la crise.
Vingt-cinq ans de négociations stériles
L'armée israélienne occupe l'ensemble des Territoires palestiniens depuis 1967. Elle s'est retirée en 2005 de la bande de Gaza, mais y impose désormais un blocus et y mène régulièrement des bombardements ainsi que des opérations de représailles après avoir été la cible de tirs palestiniens.
Invité jeudi du Journal du matin, l'historien et ambassadeur de la Palestine à l'Unesco Elias Sanbar s'est désolé des "négociations stériles depuis 25 ans" avec Israël, qui n'ont débouché que sur des impasses. "D'une part, l'occupant ne veut pas céder du terrain. C'est triste, mais classique. Mais d'autre part, les partenaires extérieurs n'ont pas su poser un cadre suffisant pour trouver une issue au conflit."
Dans les faits, il n'y a que les Etats-Unis sur le terrain. Ils ne laissent pas les autres empoigner le problème.
Et Elias Sanbar de déplorer le rôle des Américains dans le dialogue entre Israël et Palestine. "Sur le papier, l'Union européenne, l'ONU, la Russie et les Etats-Unis sont des acteurs à part entière. Dans les faits, il n'y a que les Etats-Unis sur le terrain. Ils ne laissent pas les autres empoigner le problème. Pour eux, tant que la situation ne change pas trop, elle est sous contrôle."
kg avec agences