Pour le président français, Donald Trump a "commis une faute pour l'avenir de notre planète", car "il n'y a pas de planète B". S'adressant aux Américains, Emmanuel Macron les a appelés à "rendre sa grandeur à notre planète" ("Make our planet great again"), paraphrasant le slogan de campagne de Donald Trump.
"Cette décision, ce discours, c'est une faute honteuse, et une erreur majeure. Ensuite c'est un lot de mensonges, et la seule réaction est la mobilisation mondiale, c'est ce qu'il faut faire," a réagi Laurent Fabius, ancien président de la COP21.
Dans une déclaration commune, les gouvernements français, allemand et italien ont regretté la décision américaine de quitter l'accord, ajoutant croire "fermement" que le texte ne peut pas être renégocié.
Lors de son intervention, Donald Trump a affirmé que les Etats-Unis allaient "entamer des négociations" afin d'obtenir des conditions "plus équitables".
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La Première ministre britannique Theresa May a déclaré jeudi au téléphone au président américain que l'accord de Paris sur le climat protège "la prospérité et la sécurité des générations futures".
En Suisse, la présidente de la Confédération Doris Leuthard a également dit regretter la décision du président américain. Le renoncement des Etats-Unis est "une déception", a commenté pour sa part vendredi sur la RTS le chef des négociateurs suisses sur cette question, Franz Perrez. Mais ce dernier estime qu'il reste encore une marge de manoeuvre.
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La Russie ne reviendra pas sur sa décision de rejoindre l'accord de Paris pour lutter contre le changement climatique, et ceci en dépit de la décision de Donald Trump. "Nous avons pris la décision de rejoindre (l'accord) et je ne crois pas que nous en (changerons)", a déclaré vendredi le vice-premier ministre russe Arkadi Dvorkovitch.
La Chine opte pour la même position. "Nous pensons que l'accord de Paris reflète l'agrément le plus large de la communauté internationale autour de la question du changement climatique. Les parties prenantes doivent chérir ce résultat chèrement gagné", a déclaré une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a fait part à Donald Trump de "sa déception" lors d'un entretien téléphonique. Justin Trudeau a "affirmé la volonté soutenue du Canada de travailler à l'échelle internationale en vue de lutter contre le changement climatique".
Le porte-parole des Nations unies a évoqué une "grande déception". Le secrétaire général Antonio Guterres "fait confiance aux villes, aux Etats et aux entreprises aux Etats-Unis pour continuer - avec d'autres pays - (...) à oeuvrer en faveur d'une croissance économique durable et à faible émission de carbone qui créera emplois de qualité et marchés et assurera la prospérité au XXIe siècle".
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agences/gax
L'ex-président Obama parie sur les "Etats, les villes et les entreprises"
"J'estime que les Etats-Unis devraient se trouver à l'avant-garde", a déclaré dans un communiqué l'ex-président américain Barack Obama.
"Mais même en l'absence de leadership américain; même si cette administration se joint à une petite poignée de pays qui rejettent l'avenir; je suis certain que nos Etats, villes et entreprises seront à la hauteur et en feront encore plus pour protéger notre planète pour les générations futures", précise-t-il.
"Opportunité" pour la Chine
La décision américaine constitue un "revers mondial", mais la Chine, l'Inde et l'Union européenne ont l'intention de redoubler d'efforts pour mettre en oeuvre l'accord, a écrit vendredi l'agence d'Etat Chine nouvelle. "La décision de Donald Trump va laisser un vide relativement grand, trop grand pour être comblé par un seul pays". "Quitter l'accord ne causera sans doute pas de hausse notable des emplois aux Etats-Unis au vu de la forte automatisation de 'industrie des carburants fossiles", ajoute-t-elle.
La Chine a supplanté en 2007 les Etats-Unis comme premier émetteur de gaz à effet de serre mondial, mais le retrait de Washington représente une opportunité de taille pour Pékin de redorer son image en matière de lutte contre le réchauffement climatique.