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Le Qatar mis au ban par ses voisins du Golfe pour soutien au terrorisme

Le Qatar est accusé de soutien au terrorisme par ses voisins
Le Qatar est accusé de soutien au terrorisme par ses voisins / 19h30 / 2 min. / le 5 juin 2017
Trois Etats du Golfe, soit l'Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis, ainsi que l'Egypte ont rompu lundi leurs relations avec le Qatar, accusé de soutenir le terrorisme.

Riyad, Abou Dhabi et Manama accusent le Qatar de "soutien au terrorisme", y compris avec Al-Qaïda, le groupe Etat islamique (EI) et les Frères musulmans. L'Egypte et le Yémen ont aussi rejoint le mouvement.

Les diplomates du Qatar ont 48 heures pour quitter leurs postes dans ces pays. Les citoyens qataris ont, eux, deux semaines pour partir d'Arabie saoudite, des Emirats et de Bahreïn, et les ressortissants de ces trois pays se voient interdire de se rendre au Qatar.

>> Lire aussi : La crise avec le Qatar est "sans précédent" et "sans porte de sortie"

Frontières fermées et vols interrompus

La fermeture de la frontière terrestre de l'Arabie saoudite avec le Qatar est également officialisée, ce qui bloque les importations de biens par voie terrestre du Qatar à travers l'Arabie saoudite.

Les compagnies aériennes Emirates, de Dubaï, et Etihad, d'Abou Dhabi, ainsi que Flydubai, Air Arabia, Gulf Air (Bahreïn) ont suspendu tous leurs vols vers et en provenance du Qatar dès mardi. Qatar Airways suspend aussi tous ses vols vers l'Arabie saoudite.

Accusé de soutien à des rebelles pro-iraniens

Le Qatar a également été exclu de la coalition militaire arabe qui combat des rebelles pro-iraniens (houthis) au Yémen. Cette mesure a été saluée par le gouvernement du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a également rompu avec Doha. Il accuse le Qatar de soutenir, malgré sa participation à la coalition arabe, ses adversaires (les rebelles houthis).

En 2014, les trois pays du Golfe avaient rappelé leurs ambassadeurs à Doha en reprochant au Qatar ses liens avec l'organisation des Frères musulmans après le renversement du chef d'Etat égyptien Mohamed Morsi, qui était issu de la confrérie, par l'actuel président Abdel Fattah al Sissi.

>> Les explications de Karim Sader, interrogé dans le 12h30 :

Karim Sader, spécialiste des pays du Moyen-Orient et du Golfe. [Jean Ber]Jean Ber
Karim Sader, politologue, analyse la crise diplomatique entre le Qatar et ses voisins / Le 12h30 / 7 min. / le 5 juin 2017

agences/fb

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Le Qatar déplore la rupture

Le Qatar a réagi en accusant à son tour ses voisins du Golfe de vouloir le mettre "sous tutelle" et de l'étouffer économiquement.

Ces mesures sont "sans fondement", a réagi dans la matinée le ministère qatari des affaires étrangères. Le Qatar "n'interfère pas dans les affaires d'autrui" et "lutte contre le terrorisme et l'extrémisme", a encore précisé le ministère.

Doha estime cependant que cette rupture des relations "n'affectera pas la vie courante des citoyens et des habitants" de l'émirat.

Réaction américaine mesurée

Cette rupture brutale des relations, annoncée lundi avant l'aube, intervient exactement deux semaines après la visite à Riyad de Donald Trump.

Le président américain avait alors exhorté les pays musulmans à se mobiliser contre l'extrémisme. Washington a réagi de manière mesurée lundi matin en invitant les pays du Golfe à rester "unis".

Téhéran a vivement réagi: "Ce qui se passe est la première conséquence de la danse du sabre", a déclaré Hamid Aboutelabi, chef de cabinet adjoint du président iranien Hassan Rohani, faisant référence à la cérémonie à laquelle Donald Trump avait assisté lors de sa récente visite en Arabie saoudite le mois dernier.