La crise diplomatique entre le Qatar et ses trois voisins du Golfe est "sans précédent". De plus, pour l'instant, le "Qatar n'a pas de porte de sortie", a indiqué lundi Jean-Marc Rickli, responsable des risques globaux au centre de politique de sécurité de Genève, dans l'émission Forum.
En 2014, les trois pays du Golfe avaient déjà rappelé leurs ambassadeurs à Doha, pratiquement pour les mêmes raisons qu'actuellement. A l'époque, les reproches concernaient les liens du Qatar avec l'organisation des Frères musulmans après le renversement du chef d'Etat égyptien Mohamed Morsi, qui était issu de la confrérie, par l'actuel président Abdel Fattah al Sissi.
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La crise avait alors duré 9 mois. Mais ce qui change entre les deux crises, c'est notamment la politique menée par les Etats-Unis, a-t-il encore relevé.
Politique américaine contre l'Iran
"En effet, la politique américaine sous Barack Obama oscillait entre soutien aux monarchies sunnites et engagement avec l'Iran. Mais il y a deux semaines, il y a eu un changement radical dans la politique américaine. Donald Trump a décidé de mettre tout son poids derrière une politique anti-iranienne", a déclaré Jean-Marc Rickli. Or le Qatar n'hésite pas à tendre la main à son grand voisin chiite.
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"Le Qatar n'a pas de porte de sortie pour l'instant. Par rapport à 2014, la situation est différente puisque la politique américaine est à présent 100% contre l'Iran. La marge de manoeuvre que le Qatar avait à l'époque est cette fois très restreinte", a-t-il encore indiqué.
France-Anne Landry