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Donald Trump se sert de Londres pour défendre son décret anti-immigration

Le président américain Donald Trump. [AP/Keystone - Pablo Martinez Monsivais]
Le président américain Donald Trump. - [AP/Keystone - Pablo Martinez Monsivais]
Le président Donald Trump a appelé lundi la Cour suprême des Etats-Unis à examiner "en urgence" son décret anti-immigration à l'encontre de certains pays musulmans, dont il demande une version "beaucoup plus stricte".

Donald Trump s'est saisi lundi de l'attentat meurtrier de Londres pour défendre sa volonté de bloquer l'entrée des Etats-Unis aux ressortissants de certains pays à majorité musulmane, attisant les tensions avec le Royaume-uni et risquant de mettre en péril cette mesure controversée, bloquée par la justice.

Enchaînant les salves sur Twitter depuis l'attaque, le président américain est revenu à la charge dès le petit matin, jugeant "pathétiques" les explications du maire de Londres, Sadiq Khan, qui s'était défendu d'avoir pris le terrorisme à la légère. (Lire en encadré)

Demande d'examen "urgent"

"Le ministère de la Justice doit demander un examen d'urgence de l'interdiction de voyager édulcorée devant la Cour suprême et demander une version beaucoup plus stricte", a-t-il déclaré sur Twitter.

L'administration Trump a saisi jeudi la Cour suprême pour faire rétablir ce décret interdisant temporairement l'arrivée sur le sol américain aux ressortissants de six pays (Iran, Libye, Somalie, Syrie, Soudan et Yémen) et à tous les réfugiés.

La justice fédérale avait déjà rejeté une première mouture de ce décret et une seconde version, rédigée de manière plus détaillée juridiquement, a également été suspendue.

Donald Trump critique son propre ministère

Donald Trump s'en est pris à son propre ministère de la Justice, estimant qu'il aurait dû conserver la version originale de son décret "et pas la version édulcorée, politiquement correcte, qui a été soumise à la Cour suprême".

Le décret initial visait une fermeture des frontières pendant seulement 90 ou 120 jours selon les catégories.

afp/hend

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"Interdiction de voyage"

Rompant avec la prudence sémantique adoptée par son administration pour défendre son décret anti-immigration, Donald Trump a déclaré: "les gens, les avocats et les tribunaux peuvent l'appeler comme ils le veulent, mais je l'appelle comme nous devons le faire, c'est-à-dire une INTERDICTION DE VOYAGE!"

Son porte-parole et son ministre de la Sécurité intérieure avaient pourtant pris soin de rejeter cette appellation au profit de descriptions plus techniques comme "une pause temporaire nous permettant de réexaminer le système de visas pour réfugiés".

Mal informé Donald Trump s'en prend au maire de Londres

Le président des Etats-Unis s'était exprimé sur Twitter peu après les attaques à Londres dimanche. Il a notamment défendu son décret migratoire à la lumière des événements, avant de s'en prendre au maire de Londres:

"Au moins 7 morts et 48 blessé dans l'attaque terroriste et le maire de Londres dit qu'il n'y a "aucune raison de s'inquiéter !".

At least 7 dead and 48 wounded in terror attack and Mayor of London says there is "no reason to be alarmed!"

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 4 juin 2017




Mais Sadiq Khan n'a jamais dit cela. Il a publié un communiqué disant: "Les Londoniens constateront une présence policière renforcée aujourd'hui et dans les jours qui viennent. Il n'y a pas de raison de s'en inquiéter."

Le porte-parole du maire a rapidement réagi, en affirmant que Sadiq Khan avait "mieux à faire" que de répondre au tweet "mal informé" de Donald Trump "qui sort délibérément du contexte ses remarques appelant les Londoniens à ne pas s'alarmer du renforcement des forces de police dans les rues de la capitale".