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Le Qatar appelle ses voisins du Golfe au dialogue pour résoudre la crise

La crise diplomatique dans le Golfe cause des suppressions de vols depuis et à destination de Doha. [AP Photo - Hadi Mizban]
La crise diplomatique dans le Golfe cause des suppressions de vols depuis et à destination de Doha. - [AP Photo - Hadi Mizban]
Le ministre des Affaires étrangères du Qatar, en pleine tourmente diplomatique avec l'Egypte et les monarchies du Golfe, a appelé au dialogue, assurant que les liens avec les Etats-Unis resteront forts.

Moins de 24 heures après la décision lundi matin de l'Arabie saoudite, de Bahreïn, des Emirats arabes unis (EAU), du Yémen, de l'Egypte et des Maldives de rompre tous leurs liens diplomatiques avec Doha, Mohammed bin Abdul Rahman a appelé "à un dialogue ouvert et honnête" pour résoudre cette crise.

Le chef de la diplomatie de l'émirat a insisté sur le fait qu'il n'y aura pas "d'escalade" de la part du Qatar. Le pays est un allié de longue date des Etats-Unis malgré les soupçons de Washington sur la proximité entre Doha et des groupes comme le Hamas palestinien ou la confrérie des Frères musulmans.

"Notre relation avec les Etats-Unis est stratégique", a insisté Abdul Rahman.

Washington veut désamorcer la crise

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient tenter de désamorcer discrètement la crise entre le Qatar et ses voisins du Golfe, ont déclaré à l'agence de presse Reuters d'anciens et actuels responsables américains.

Ceux-ci ont souligné l'importance militaire et diplomatique de l'émirat aux yeux de Washington. Les Etats-Unis ont tout intérêt à désamorcer la crise car ils disposent au Qatar de leur plus grande base aérienne au Proche-Orient, cruciale dans le cadre du combat de la coalition international contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak.

Vols vers Doha suspendus

Le Qatar a été mis au ban par ses voisins du Golfe car le pays est accusé de déstabiliser la région et de soutenir le terrorisme.

"Il faut rétablir la confiance après la rupture des engagements pris (auparavant). Il faut une feuille de route avec des garanties", a par exemple écrit le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères sur Twitter, soulignant qu'après la crise de 2014, "il est nécessaire de définir un cadre d'avenir pour consolider la sécurité et la stabilité dans la région".

Plusieurs grandes compagnies du Golfe et EgyptAir ont suspendu mardi leurs vols vers ou depuis Doha "jusqu'à nouvel ordre", entraînant des perturbations aériennes.

L'Aviation civile saoudienne a par ailleurs interdit à partir de mardi aux compagnies aériennes du Qatar de survoler le royaume, ce qui devrait entraîner des déroutements, des retards et des surcoûts d'exploitation.

>> Lire aussi : La crise avec le Qatar est "sans précédent" et "sans porte de sortie"

reuters/fb/jvia

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Relations avec le Hamas et les talibans

Le Qatar a établi des relations avec le Hamas palestinien et les talibans afghans, deux organisations avec lesquelles Washington ne peut pas discuter directement.

La relation avec le Qatar a donc "une certaine utilité", souligne un responsable américain qui tient à conserver l'anonymat. "Il nous faut un lieu pour rencontrer les talibans. Le Hamas a aussi besoin d'un endroit où l'on peut discuter avec lui tout en maintenant son isolement", explique-t-il.

Selon ces responsables américains, Washington a été pris de court par l'initiative des pays du Golfe, qui se sont probablement sentis encouragés par la récente visite de Donald Trump en Arabie saoudite. A Ryad, le président américain a appelé les pays de la région à éradiquer le terrorisme, dont il a désigné l'Iran comme le principal sponsor.