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L'attentat à Téhéran attise les tensions entre l'Iran et l'Arabie saoudite

Iran: le groupe EI frappe deux symboles de Téhéran
Le groupe EI frappe deux lieux symboliques de Téhéran / 19h30 / 2 min. / le 7 juin 2017
Deux attaques quasi-simultanées, au Parlement et au mausolée Khomeiny, ont fait 13 morts et près de 50 blessés mercredi à Téhéran. Les Gardiens de la révolution ont mis en cause l'Arabie saoudite, alors que l'EI a revendiqué l'attentat.

Menées presque simultanément, les attaques lancées en matinée ont duré plusieurs heures et "les forces de l'ordre contrôlent (désormais) la situation", a affirmé le ministère de l'Intérieur iranien dans un communiqué, en indiquant que les six assaillants étaient morts.

Le premier groupe qui a attaqué le mausolée de l'imam Khomeiny "était composé de deux personnes. La première s'est fait exploser dans les jardins du mausolée et la seconde a été tuée par les forces de l'ordre", a-t-il ajouté.

Quatre assaillants ont mené l'attaque contre le Parlement, a poursuivi le ministère. L'un s'est fait exploser et trois ont été tués par les forces de sécurité.

Les hommes armés ont fait irruption au siège du Parlement où ils ont ouvert le feu. Ils étaient déguisés en femmes, selon le vice-ministre de l'Intérieur Hossein Zolfagari. Les députés ont néanmoins continué leur session dirigée par le président du Parlement Ali Larijani qui a dénoncé "des terroristes lâches".

L'Arabie saoudite accusée

"Des combattants de l'EI ont attaqué le mausolée de Khomeiny et le siège du Parlement à Téhéran", a indiqué dans la journée Amaq, l'agence de propagande du groupe Etat islamique, en parlant de deux attentats suicide. C'est la première fois que l'EI revendique des attentats en Iran.

De leur côté, les Gardiens de la révolution iranienne ont réagi en accusant les Etats-Unis et l'Arabie saoudite d'être "impliqués" dans le double attentat, selon un communiqué publié en fin de journée, et ont affirmé qu'ils se vengeraient.

"Cet attentat terroriste s'est produit une semaine seulement après la rencontre entre le président américain (Donald Trump) et les dirigeants (saoudiens) rétrogrades qui soutiennent le terrorisme. Le fait que l'EI les ait revendiqués prouve qu'ils sont impliqués dans cette cruelle attaque", disent-ils dans le communiqué repris par la presse iranienne.

L'Arabie saoudite a réfuté les allégations du Corps des Gardiens.

Rohani appelle à "la coopération"

Le président iranien Hassan Rohani a pour sa part réagi en appelant à "l'unité et à la coopération (...) internationale". "Le message de l'Iran est que le terrorisme est le problème de tous et nécessite l'unité et la coopération régionale et internationale pour lutter contre l'extrémisme et la violence", a-t-il écrit dans un communiqué publié par le site de la présidence.

"Sans aucun doute, les événements terroristes d'aujourd'hui à Téhéran vont renforcer la détermination de l'Iran islamique à lutter contre le terrorisme régional, l'extrémisme et la violence", a-t-il ajouté.

Le guide suprême Ali Khamenei a quant à lui déclaré que "ces jets de pétards n'auront aucun effet" sur la "détermination" du "peuple iranien". "Ils sont trop petits pour porter atteinte à la volonté du peuple et de ses responsables", a déclaré le guide en recevant des étudiants à Téhéran.

Cinq suspect arrêtés

Le chef de la police de Téhéran a annoncé l'arrestation de cinq suspects consécutivement à l'attentat. Autour des sites visés, distants d'une vingtaine de kilomètres, d'imposantes forces de sécurité restaient présentes et des stations de métro ont été fermées.

Une réunion d'urgence du conseil national de sécurité a été convoquée par le ministre de l'Intérieur, selon l'agence de presse Isna. D'après le ministère des Renseignements, un autre groupe d'assaillants a été neutralisé à Téhéran avant de pouvoir passer à l'action.

Si certaines régions d'Iran proches des frontières avec l'Irak, l'Afghanistan et le Pakistan ont été ciblées par des groupes djihadistes, dont l'EI, les grands centres urbains avaient jusqu'alors été épargnés.

L'EI avait publié en mars une vidéo en persan affirmant que le groupe allait "conquérir l'Iran et le rendre à la nation musulmane sunnite" et provoquer un bain de sang chez les chiites.

agences/pym/tmun

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Condamnations des attaques

La Russie, alliée de l'Iran, a condamné les attentats, estimant qu'ils prouvaient une nouvelle fois la "nécessité de coordonner la lutte antiterroriste". La France et l'Allemagne les ont également condamnés avec "la plus grande fermeté".

Les Etats-Unis ont également "condamné les attaques terroristes". "Nous présentons nos condoléances aux victimes et à leurs familles et nous transmettons nos pensées et nos prières au peuple d'Iran", a fait savoir le département d'Etat américain dans un communiqué.

Damas et Bagdad, également alliés de Téhéran, ont dénoncé ces attaques. Elles "ne dissuaderont en rien la détermination de l'Iran et de la Syrie à poursuivre la lutte contre le terrorisme", a affirmé le ministère syrien des Affaires étrangères.

L'Iran chiite et la Russie sont engagés militairement en Syrie aux côtés du pouvoir contre les groupes rebelles et djihadistes, dont l'EI.

Un "coup dur" pour Rohani

Les attaques surviennent moins d'un mois après la réélection du président Rohani et risquent d'être source d'embarras pour un dirigeant qui a fait du rapprochement avec l'Occident une de ses priorités.

"L'atmosphère est tendue. C'est manifestement un coup dur pour Rohani", a estimé un haut responsable du gouvernement, s'exprimant anonymement. "Comment expliquer que quatre hommes armés aient pu pénétrer dans le Parlement, un des lieux où la sécurité a toujours été très forte?".