"La journée du 25 septembre a été choisie pour tenir le référendum" sur l'indépendance, a annoncé la présidence du Kurdistan irakien dans un communiqué.
Les Kurdes irakiens, qui seraient environ 4,6 millions, soutiennent majoritairement l'idée d'indépendance. "Ce sera durant cette journée que les habitants de la région du Kurdistan ainsi que ceux des zones disputées voteront pour dire s'ils acceptent l'indépendance", a indiqué la présidence.
Opposition de Bagdad
La formulation "zones disputées" fait référence à des zones du nord de l'Irak, notamment la province multiethnique et riche en pétrole de Kirkouk, revendiquées à la fois par les Kurdes et par le gouvernement fédéral irakien.
Une éventuelle indépendance du Kurdistan irakien suscite déjà l'opposition de Bagdad, mais ce rejet serait encore plus fort si les Kurdes tentent d'étendre leur influence sur les zones hors de leur région actuelle.
afp/ptur
Opposition de pays voisins
D'autres pays de la région comptant d'importantes minorités kurdes pourraient aussi s'opposer à une indépendance du Kurdistan irakien par peur qu'elle ne fasse tache d'huile chez eux. Les Kurdes, un peuple d'origine indo-européenne, vivent principalement dans quatre pays: en Turquie, en Irak, en Iran et en Syrie.
La Turquie est ainsi farouchement opposée à toute constitution d'un Etat kurde sur une partie de son territoire ou même en Syrie voisine où les Kurdes ont constitué une région autonome. Si Ankara entretient actuellement des relations économiques avec les autorités du Kurdistan irakien, cela pourrait changer en cas d'indépendance.
Une opposition turque mettrait sérieusement en péril la viabilité du futur Etat. Le Kurdistan irakien tire en effet ses principales recettes de l'exportation du pétrole, et celle-ci se fait via un pipeline arrivant au port turc de Ceyhan.
Divisions et difficultés économiques
Sur le plan interne, les profondes divisions entre les partis kurdes pourraient aussi paralyser les institutions d'un futur Etat indépendant. La présidence de la région a affirmé dans son communiqué que "les partis politiques se sont mis d'accord pour résoudre certains des différends politiques et économiques avant la tenue du référendum".
Le Kurdistan irakien fait également face à une situation économique difficile en raison de la baisse des prix du pétrole, sa principale source de revenus pour financer son administration. La région a ainsi suspendu à plusieurs reprises le paiement des salaires des fonctionnaires faute de liquidités suffisantes.