En convoquant des législatives anticipées, "le but était d'accroître la majorité absolue obtenue en 2015 et de laminer le Parti travailliste, que Theresa May avait perçu en mauvaise posture", rappelle vendredi le chercheur dans le Journal du matin de la RTS.
L'échec de cette stratégie est "un résultat catastrophique, car il fragilise totalement le Parti conservateur et surtout Theresa May, qui n'a pas rempli son contrat", résume Philippe Marlière, pour qui une démission rapide de la Première ministre semble inéluctable.
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Campagne manquée pour Theresa May
"On aurait pu penser que les attentats qui se sont déroulés pendant la campagne joueraient en faveur des conservateurs. Notamment parce que Theresa May est une ancienne ministre de l'Intérieur réputée pour être très ferme sur les questions de sécurité". Mais "elle a un peu cafouillé sur cette question", alors que le leader travailliste Jeremy Corbyn, "réputé laxiste, s'en est plutôt bien sorti", analyse le professeur de sciences politiques.
De l'avis de tous, Theresa May a fait une campagne très mauvaise
Pour Philippe Marlière, l'incertitude entourant le Brexit a inquiété les électeurs. "Theresa May a foncé sur une ligne très dure, alors qu'on ne sait toujours pas ce qui se passera sur des sujets aussi importants que l'immigration ou l'accès au marché unique européen". "De l'avis de tous, elle a fait une campagne très mauvaise. Elle a fui les médias et les débats télévisés", ajoute le chercheur.
Un pari payant pour Jeremy Corbyn
De son côté, "Jeremy Corbyn a replacé son parti sur des thématiques de justice sociale. Il a mis l'accent sur la défense et la modernisation de service public" et cette stratégie a fini par payer. Le leader travailliste a "investi des thèmes comme les inégalités sociales en montrant qu'elles étaient liées à la politique des conservateurs" et qu'elles sont du ressort des gouvernements nationaux et non de l'Union européenne, estime le chercheur.
Quant au parti europhobe UKIP, il "s'est totalement effondré et n'a joué aucun rôle dans la campagne". "Il a rempli son rôle historique", résume Philippe Marlière. "Maintenant que la sortie de l'Union européenne est acquise, les Britanniques n'ont plus trouvé d'intérêt à voter pour ce parti et ils sont retournés en majorité vers les conservateurs, mais aussi les travaillistes".
cab
6min 40 Corbyn Premier ministre? Il faudrait une alliance progressiste très large, mais ce serait très difficile au regard des chiffres.
La logique voudrait que ce soit les conservateurs qui tentent de former une majorité, mais cela sera très difficile, car ils n'ont presque plus d'alliés, lib dem et unionistes irlandais... majorité absolue trèa difficile à trouver et sur la BBC on parlait déjà d'une nouvelle élection l'année prochaine.