Vingt des 78 blessés se trouvent également dans un état critique. "Une opération de recherche complexe sur plusieurs jours" s'engage désormais, selon les mots de Stuart Cundy, commandant à la Metropolitan Police.
Scènes dramatiques
Quelque deux cents pompiers, soutenus par une quarantaine de camions d'intervention, ont combattu pendant plusieurs heures les flammes qui ont détruit la Grenfell Tower, un immeuble du quartier de Kensington dans lequel vivaient plusieurs centaines de personnes.
Des rescapés ont raconté avoir vu des habitants sauter dans le vide pour échapper aux flammes qui ravageaient cette tour comptant 120 appartements sur 24 étages, près du quartier chic de Notting Hill, dans l'ouest de Londres. D'autres témoins ont vu des parents jeter leurs enfants par la fenêtre pour tenter, dans un geste désespéré, de les sauver.
Cause inconnue
Selon les médias britanniques, plusieurs habitants, piégés à l'intérieur de l'immeuble, criaient à l'aide depuis les fenêtres des étages supérieurs. Un témoin a dit à Reuters redouter que de nombreuses personnes soient restées à l'intérieur. Des dizaines de résidents se sont retrouvés sur le trottoir, souvent en pyjama, certains essayant de contacter des proches bloqués dans la tour.
La tour Grenfell, datant de 1974, était presque complètement calcinée mercredi midi après avoir brûlé une bonne partie de la nuit. Alors que quelques flammes étaient encore visibles, la cheffe de la London Fire Dany Cotton a écarté la possibilité d'un effondrement de l'immeuble. Des ingénieurs inspectaient la structure.
L'origine du sinistre restait inconnue, mais la colère montait parmi les résidents qui pointaient les défaillances à répétition de l'entreprise responsable de la gestion de l'immeuble et des autorités locales.
agences/ta/kkub
Les risques d'incendie avaient été dénoncés
Des documents en ligne datant d'un an environ montrent qu'un collectif de résidents s'était plaint à plusieurs reprises de l'état de l'immeuble et des risques d'incendie potentiels. "Ce dossier est particulièrement préoccupant, car il n'y a qu'une seule entrée et sortie à la Grenfell Tower durant les travaux de rénovation", précisait ainsi le blog d'un Groupe d'action de Grenfell.
Le maire de Londres a admis que la question de la sécurité au sein des tours se posait. "A Londres, nous avons beaucoup, beaucoup de tours d'habitation et nous ne pouvons tolérer une situation où la vie des gens serait à risque en raison [...], si c'est le cas, comme certains l'évoquent, d'un mauvais entretien", a déclaré Sadiq Khan.