Une quatrième personne, la grand-mère du petit garçon, est actuellement entendue en audition libre car son état de santé ne permettait pas la garde à vue, selon une source proche du dossier.
Les personnes interpellées sont l'oncle de Jean-Marie Villemin (le père du petit Grégory) et sa femme ainsi qu'une belle-soeur de Jean-Marie Villemin.
Le cadavre de Grégory Villemin, âgé de quatre ans, avait été retrouvé au soir du 16 octobre 1984, pieds et poings liés dans les eaux froides de la Vologne. Cette découverte avait marqué le début de l'affaire Grégory, qui reste l'une des grandes affaires criminelles non résolues du XXe siècle en France.
Le procureur général de la cour d'appel de Dijon avait indiqué un peu plus tôt mercredi que les gendarmes de la section de recherche de Dijon avaient procédé dans la matinée à trois interpellations sur commission rogatoire dans les Vosges dans le cadre de cette enquête.
Complicité d'assassinat
L'oncle et la tante septuagénaires et la grand-mère ont été arrêtés dans le village d'Aumontzey et la belle-soeur à Arches, dans les Vosges, pour des faits de "complicité d'assassinat, non dénonciation de crime, non assistance à personne en danger et abstention volontaire d'empêcher un crime", selon le quotidien L'Est républicain, qui a révélé l'information.
"Je confirme ces informations. Ça bouge beaucoup (dans le dossier)", a dit Thierry Moser, avocat des époux Villemin, joint au téléphone par Reuters alors qu'il arrivait au palais de justice de Dijon où le dossier est toujours ouvert. Ces interpellations relancent l'affaire.
>> Sujet traité dans le journal de 15h00 sur RTS La Première
reuters/afp/gax/fme
Rappel de l'affaire Grégory
- En octobre 1984, le corps du petit Grégory Villemin, quatre ans, avait été retrouvé pieds et poings liés dans la rivière la Vologne, à Lépange-sur-Vologne, son village.
- Bernard Laroche, un cousin de Jean-Marie Villemin, avait été mis en examen pour le meurtre, puis libéré le 4 février 1985, en raison d'erreurs de procédure notamment. Convaincu de sa culpabilité, Jean-Marie Villemin l'abat d'un coup de fusil de chasse. Il sera condamné pour ce meurtre à quatre ans de prison en 1993.
- En juillet 1985, le juge Jean-Michel Lambert opère un spectaculaire revirement: il porte ses soupçons vers la mère du garçonnet, Christine Villemin, qui sera totalement innocentée en 1993 au terme d'un non-lieu retentissant pour "absence totale de charges", formule inédite aux accents d'excuse et d'aveu d'erreur judiciaire.
- L'affaire a été rouverte en 1999, puis en 2008, pour tenter de confondre d'hypothétiques traces d'ADN sur les scellés. Certains mélanges génétiques ont pu être isolés, et étaient en cours de comparaison avec les prélèvements de 280 personnes figurant dans le dossier.