Le président russe a répondu pendant près de quatre heures aux questions de ses concitoyens, notamment par sms. Il s'est exprimé dans le cadre de "Ligne Directe", une émission à l'organisation bien huilée et au déroulé habituellement prévu jusque dans ses moindres détails, à laquelle le chef du Kremlin participe traditionnellement une fois par année.
Evoquant les tracas quotidiens des Russes, les relations avec les Etats-Unis ou encore sa vie privée, Vladimir Poutine a en revanche soigneusement éludé les questions sur une éventuelle candidature pour un quatrième mandat, lui qui est au pouvoir depuis 17 ans. L'élection est prévue dans neuf mois.
Navalny, sujet fantôme
Vadimir Poutine n'a été qu'implicitement interrogé sur les manifestations organisées deux fois en trois mois par son premier opposant Alexeï Navalny, marquées encore lundi par plus de 1700 arrestations. "Je suis prêt à dialoguer avec tout ceux qui désirent améliorer la vie des gens, à régler les problèmes, et non pas à utiliser les difficultés existantes pour leur propre communication politique", a-t-il martelé.
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Crise économique
Cette année, la grande majorité des doléances ont porté sur les difficultés économiques rencontrées par les habitants à travers le vaste pays: salaires minuscules, amateurisme des responsables locaux et inefficacité de l'administration, désastres écologiques et infrastructures inexistantes.
"Aidez-nous, Vladimir Vladimirovitch! Nous voulons vivre et non plus survivre", a interpellé une jeune femme de la région de Mourmansk, dans le nord du pays, malade du cancer, devant un hôpital dont la construction n'a jamais été terminée.
Hausse "préoccupante" de la pauvreté
Plusieurs années de crise économique, aggravée par la chute des prix du pétrole et les sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne, ont fait plonger le pouvoir d'achat et les revenus de la population. "La récession est terminée", a insisté Vladimir Poutine, reconnaissant néanmoins que le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté avait augmenté de manière "préoccupante" dans le pays.
Le nombre de Russes vivant sous le seuil de pauvreté a approché l'an dernier 20 millions, plus de trois millions et demi de plus qu'en 2014. Un bond en arrière de dix ans en termes d'amélioration du niveau de vie après d'importants progrès au début des années 2000.
Plaisanterie sur James Comey
Également interrogé sur l'ancien chef du FBI James Comey, limogé par Donald Trump en plein coeur d'une tempête politique sur une ingérence présumée du Kremlin dans la campagne présidentielle américaine, Vladimir Poutine a répondu par une plaisanterie en le comparant à Edward Snowden, réfugié en Russie après ses révélations sur la surveillance de la NSA. "Si des poursuites judiciaires sont lancées contre lui, nous sommes prêts à lui donner l'asile politique en Russie. Il faut qu'il le sache", a lancé le président russe.
Enfin, Vladimir Poutine a parlé pour la première fois de ses petits-enfants et dit souhaiter qu'ils vivent "normalement", révélant pour la première fois leur existence à la télévision russe.
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agences/ta
Poutine "trollé" en direct par des SMS
"Trois mandats présidentiels, c'est assez!", "Quand cesserez-vous de violer la Constitution?": des commentaires de Russes mécontents ont troublé jeudi la séance annuelle de questions-réponses à Vladimir Poutine, en apparaissant sur l'écran de millions de téléspectateurs. Parmi les deux millions de questions reçues, certaines, très critiques, se sont affichées dans un cadre bleu à droite de l'écran de la chaîne publique.
"Poutine, tu espères vraiment que le peuple croit à ce cirque avec ces questions montées de toutes pièces?", ont ainsi pu lire les spectateurs de cette émission à fort audimat. "Au revoir, Vladimir Vladimirovitch!", s'est ensuite affiché sur l'écran. Quelques minutes après, le cadre bleu disparaissait de l'écran.