Le 10 juin 1967, Israël remportait une victoire-éclair sur les armées arabes, prenant le contrôle de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie, du plateau de Golan et de la bande de Gaza. Dans les décennies qui suivront, les colonies israéliennes se multiplieront dans les territoires occupés.
Cette Guerre des six jours aurait pu être politiquement "formidable", estime Elie Barnavi dans le Journal du matin. Mais Israël n'a pas su transformer la victoire militaire en victoire politique.
Pour l'historien, Israël aurait dû garder ces territoires sous occupation militaire, comme gage de paix, en attendant que la situation diplomatique se débloque. "Pour la première fois de notre existence, nous avions quelque chose à offrir aux Arabes en échange de la paix, autre que notre propre disparition", explique-t-il.
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Une impasse qui "est dans la tête"
Cinquante ans plus tard, comment sortir de l'impasse? Selon cet artisan de la paix favorable à la création d'un Etat palestinien, "l'impasse est dans la tête". Israël doit avant tout régler un problème avec soi-même.
Nous n'avons jamais décidé ce que nous voudrions faire quand nous serions grands
"Nous n'avons jamais décidé ce que nous voudrions faire quand nous serions grands", déclare Elie Barnavi, estimant qu'Israël ne constitue pas une société politique mature.
Pour l'ancien ambassadeur d'Israël en France, la solution à deux Etats est la seule qui existe et elle est soutenue par une majorité forte de l'opinion publique israélienne. Mais le camp de la paix a été mis à mal par les échecs répétés et la violence, analyse-t-il.
La paix grâce aux Etats-Unis ou l'Europe?
Un consensus international existe désormais autour de la solution à deux Etats, juge Elie Barnavi. Selon lui, la paix ne pourra se faire que grâce à une pression extérieure. Et seuls les Etats-Unis, ou une Europe unie, sont en position d'y parvenir.
Si les Etats-Unis le voulaient, il y aurait la paix en trois mois
"Si l'Amérique le voulait, il y aurait la paix en trois mois au Proche-Orient", estime l'historien. Et d'ajouter que le président américain Donald Trump, sans politique étrangère cohérente, serait assez "fantasque" pour se décider à agir. Du moins davantage que son ancienne rivale Hillary Clinton.
tmun