"La symbiose entre la France et l'Allemagne est la condition pour que l'Europe avance. Il n'y a pas de solution pertinente si elle n'est pas pertinente pour la France et l'Allemagne", a plaidé le nouveau président français, lors d'une longue (45 minutes) conférence de presse commune, devant une salle pleine à craquer.
"Cette conférence de presse montre que nous sommes résolus à trouver conjointement des solutions aux problèmes", a renchéri Angela Merkel.
Un rapprochement inhabituel
Ce format de conférence de presse conjointe franco-allemande est très rare lors des sommets de l'UE à Bruxelles. Habituellement, la chancelière allemande et le président français font des interventions séparées devant les médias.
Mais ce n'est pas une première: au sommet extraordinaire de Bratislava de l'UE en septembre 2016, après le référendum britannique sur le Brexit, François Hollande et Angela Merkel avaient affiché leur unité lors d'une intervention commune.
Les détails qui fâchent réglés en privé
Vendredi, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont insisté sur leur unité sur la défense, la migration, le climat, la lutte anti-terroriste et les questions commerciales.
En revanche, le couple a évité de rentrer dans les détails des sujets susceptibles de fâcher, comme la réforme de la zone euro, prônée par Paris, qui suscite l'inquiétude des conservateurs allemands.
"Nous n'annonçons pas à l'avance des choses que nous ne pouvons pas tenir", a argué la chancelière, interrogée pour savoir si des propositions concrètes seraient faites avant les législatives allemandes le 24 septembre prochain.
Les négociations pour le Brexit engagées
En réalité, les conservateurs allemands ont toujours affirmé qu'ils ne comptaient pas engager de réforme de la zone euro en profondeur, si la France ne respectait pas ses engagements européens en matière budgétaire et ne mettait pas en oeuvre une réforme majeur du marché du travail.
Jeudi, au premier jour du sommet, la Première ministre britannique Theresa May a présenté ses intentions sur les droits des expatriés européens au Royaume-Uni après le Brexit, propositions qui ont été accueillies avec grande circonspection par les 27.
C'est la première fois que Theresa May dévoilait une partie de ses plans pour la négociation sur les conditions du divorce entre le Royaume-Uni et l'UE.
afp/jc
Les tensions avec l'Est s'apaisent
En marge du sommet européen de Bruxelles, Emmanuel Macron a rencontré les dirigeants polonais, hongrois, tchèque et slovaque. Dans un contexte pourtant tendu, la réunion a été jugée "constructive".
Les relations entre Emmanuel Macron n'étaient pas au beau fixe après des déclarations - "L'Europe n'est pas un supermarché" - mal accueillies par ses partenaires du groupe Visegrad. La majorité des pays européens reprochent en effet à certains de ces pays d'enfreindre les libertés et de refuser le principe de solidarité sur la crise des migrants.
Des responsables polonais et tchèque ont dit que la rencontre avait été "très positive" et devait permettre d'établir une meilleure compréhension. "Nous espérons que le dialogue entre la France et l'Europe centrale sera mené de façon plus ordonnée, sans clichés et formulations qui peuvent parfois être vues comme des stéréotypes ou insultantes", a dit le secrétaire d'Etat polonais chargé des Affaires européennes, Konrad Szymanski, à des journalistes.