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Après le Brexit, Theresa May veut scinder les Européens en deux catégories

Brexit: les mots rassurants de May aux travailleurs européens
Brexit: les mots rassurants de May aux travailleurs européens / 19h30 / 2 min. / le 26 juin 2017
La Première ministre britannique Theresa May a détaillé lundi son plan pour les citoyens européens installés au Royaume-Uni. Elle veut créer deux catégories, selon les années de résidence des Européens dans le pays.

Cette question très sensible concerne 3,2 millions de ressortissants de l'Union européenne (UE) qui s'interrogent, depuis le référendum sur le Brexit du 23 juin 2016, quant à leur avenir dans ce pays.

Une communauté "appréciée", mais dont le sort dépendra aussi des droits qui seront accordés après le Brexit aux 1,2 million de Britanniques installés dans les 27 autres pays de l'UE, souligne le projet du gouvernement dévoilé lundi.

Selon celui-ci, les citoyens européens conserveront leurs droits actuels jusqu'au jour de sortie de l'UE, et devront ensuite demander l'obtention d'un nouveau statut.

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Theresa may, à l'adresse des citoyens européens installés au Royaume-Uni

Création ad hoc de deux catégories de résidents

Londres fait la distinction entre les personnes présentes depuis au moins cinq ans dans le pays - à une date butoir restant à définir - et les autres.

Dans le premier cas, les citoyens européens pourront réclamer un statut de résident permanent et disposer alors des mêmes droits qu'un Britannique en matière d'accès au travail ou à la santé, par exemple.

Les autres devront en revanche passer par un statut de résident temporaire, dont les contours n'ont pas été précisés.

La date butoir devrait être comprise entre le lancement officiel de la procédure de divorce (mars 2017) et la sortie effective du pays (théoriquement mars 2019). Elle fera l'objet de "discussions" avec les 27 en lien avec un accord de réciprocité pour les droits des Britanniques installés dans l'UE, selon le gouvernement.

Cour européenne incompétente

L'exécutif assure également que la transition se fera en douceur et que les candidats au statut de résident disposeront d'un délai "adapté" pour déposer leur dossier.

Le projet confirme enfin que la Cour européenne de justice ne sera plus compétente au Royaume-Uni pour trancher les litiges sur les droits des citoyens de l'UE après le Brexit.

Plan déjà critiqué

La proposition a été vivement critiquée par le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn. "Ce n'est pas une offre généreuse (...) C'est la confirmation que Mme May veut utiliser les gens comme monnaie d'échange", a-t-il dénoncé.

De son côté, le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, a demandé lundi "plus d'ambition, de clarté et de garanties" à la Première ministre britannique.

agences/rens

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