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Le président brésilien Michel Temer formellement accusé de corruption

Demande de mise en accusation formelle du président brésilien Michel Temer, qui persiste à nier toute corruption. [Eraldo Peres]
Demande de mise en accusation formelle du président brésilien Michel Temer, qui persiste à nier toute corruption. - [Eraldo Peres]
Le procureur général du Brésil a présenté lundi une demande de mise en accusation formelle contre le président Michel Temer pour corruption passive. Cette procédure pourrait sonner le glas de son mandat.

La requête doit encore être acceptée par les deux tiers des députés pour que le président soit traduit en justice. La Cour suprême a ouvert en mai une enquête visant Michel Temer pour corruption et obstruction à la justice.

Un témoignage de cadres du groupe alimentaire JBS l'accuse, avec deux anciens présidents, Luiz Inácio Lula da Silva et Dilma Rousseff, d'avoir reçu l'équivalent de plusieurs millions d'euros de pots-de-vin.

Soupçons de corruption et d'entrave à la justice

Le procureur général affirme que Michel Temer s'est notamment "prévalu de sa condition de chef d'Etat" pour recevoir 500'000 réais (près de 150'000 francs) de pots-de-vin de la part de JBS, impliqué dans le gigantesque scandale de corruption qui touche le Brésil.

En plus des soupçons de corruption, l'enquête porte aussi sur des accusations d'entrave à la justice et d'association de malfaiteurs. Le procureur doit se prononcer prochainement sur ces deux autres chefs d'accusation.

agences/br

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Procédure soumise au vote des députés

Pour que le président soit inculpé et traduit devant la Cour suprême, la demande du procureur doit encore être acceptée par les deux tiers des députés. Dans un tel cas, Michel Temer serait écarté du pouvoir pour une durée pouvant s'étendre à 180 jours.

Il y a deux semaines, le chef de l'Etat a échappé de justesse à la justice électorale, bénéficiant d'un non-lieu dans une affaire de financement illégal de campagne qui aurait pu lui coûter son mandat.

Enregistrement sonore compromettant

La crise politique avait atteint son paroxysme à la mi-mai, avec la révélation d'un enregistrement sonore compromettant dans lequel le chef de l'État semblait donner son accord à un des propriétaires de JBS pour acheter le silence d'un ex-député aujourd'hui en prison.

Une des principales lignes de défense du président consistait à dénoncer une "manipulation" de cet "enregistrement clandestin", mais l'expertise de la police brésilienne atteste qu'aucun montage n'a été effectué, a révélé vendredi le journal Folha de São Paulo.