"Summum de la confrontation" aux Etats-Unis
Des conférences de presse où les caméras sont bannies, ou qui tournent à la confrontation entre porte-parole et média: les relations sont pour le moins tendues entre les correspondants de la Maison Blanche et l'administration Trump aux Etats-Unis.
"La confrontation a a atteint un niveau assez exceptionnel", témoigne Philippe Revaz, correspondant de la RTS à Washington, en décrivant le quotidien chahuté de la salle de presse de la Maison Blanche. "Or, si la presse tombe dans le piège d'être dans la confrontation, elle fait le jeu de Donald Trump."
Le correspondant évoque aussi la polarisation toujours croissante des différents médias. "Le débat démocratique est clairement en danger", estime Philippe Revaz.
"Communication contrôlée" en France
En France également, les journalistes politiques craignent de ne plus pouvoir exercer leur métier dans de bonnes conditions, alors que la présidence resserre sa communication.
"Emmanuel Macron est le président de la communication contrôlée", commente Ariane Hasler, correspondante de la RTS à Paris. "Finies les petites phrases lâchées ci et là, et les pratiques de proximité auxquelles s'était habituée la presse française."
La communication est verrouillée tant au niveau du président que des ministres, explique Ariane Hasler. "Mais certains journalistes estiment que ça peut être une chance, de repartir sur des bases plus saines qui reposent moins sur le copinage avec les politiques, et davantage sur l'enquête et le travail de fond."
Et en Suisse... c'est lisse, mais ça fonctionne
En Suisse, en comparaison, la situation paraît idyllique, ironise Thibaut Schaller, correspondant de la RTS au Palais fédéral. Ici, les ministres parlent aux journalistes en personne, répondent à leurs questions lors des conférence de presse. "C'est plutôt le côté lisse des communiqués - à force de va-et-vient entre les commissions et les Chambres - et la multiplication des communicants, qui pose problème."
Le cadenassage se fait parfois sur les voyages, qui permettent des "off", conversations privilégiées avec un interlocuteur, précise Thibaut Schaller.
La frilosité - voire l'absence - sur les réseaux sociaux est également une marque de fabrique du gouvernement fédéral. "Ici, pas de petites phrases, tout est très institutionnel", note le correspondant.
kkub