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Le Premier ministre français obtient la large confiance des députés

Discours de politique générale d'Edouard Philippe
Discours de politique générale d'Edouard Philippe / L'actu en vidéo / 1 min. / le 4 juillet 2017
A l'issue de son discours de politique générale mardi, le Premier ministre français Edouard Philippe a, sans surprise, massivement reçu la confiance de l'Assemblée nationale.

Au lendemain de l'intervention solennelle du président français Emmmanuel Macron, le Premier ministre Edouard Philippe a fixé à son tour mardi les priorités de son gouvernement devant le Parlement français.

Le traditionnel discours de politique générale a fait la part belle à l'économie et à la situation budgétaire tendue que traverse le pays. Aperçu des principales mesures annoncées.

- Justice: le gouvernement va lancer une loi quinquennale de programmation des moyens de la justice "dès 2018". Le Premier ministre a aussi confirmé l'engagement présidentiel de créer 15'000 places de prison supplémentaires.

- Santé: Edouard Philippe a annoncé une "stratégie nationale de santé" qui passera notamment par une hausse du prix du paquet de cigarettes à 10 euros, une meilleure prise en charge des frais de santé et la lutte contre les déserts médicaux. Les vaccins pour la petite enfance unanimement recommandés par les autorités de santé deviendront obligatoires. L’allocation pour adultes handicapés et le minimum vieillesse seront revalorisés.

- Economie et finances publiques: le chef du gouvernement a promis de stabiliser la dépense publique en 2018 par rapport à 2017, de ramener le déficit public français sous le seuil des 3% du PIB d'ici la fin 2017 et de mettre en oeuvre les promesses fiscales d'Emmanuel Macron dans les deux ans.

La France va réduire le taux d'impôt sur les sociétés de 33% à 25% d'ici 2022. L'impôt sur la fortune (ISF) sera recentré sur le seul immobilier. Le Premier ministre a encore précisé que la transformation du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse de cotisations sociales aurait lieu en 2019.

- Fiscalité écologique: afin d'arriver à la neutralité carbone d'ici 2025, la France n'attribuera plus "de nouveaux permis d'exploration d'hydrocarbures". La "montée en puissance de la fiscalité carbone sera accélérée", la convergence "diesel-essence" sera atteinte avant la fin du quinquennat et 100% des plastiques seront recyclés d'ici 2025.

- Défense et sécurité: Edouard Philippe a confirmé l'objectif de faire porter à 2% du PIB l'effort de défense d'ici 2025. La sortie de l'état d'urgence pour le 1er novembre au plus tard sera préparée avec un projet de loi renforçant l'efficacité de l'arsenal législatif contre le terrorisme. Une véritable police de sécurité du quotidien devrait être établie.

- Education: une réforme du baccalauréat sera engagée d'ici 2021, afin d'en réduire le nombre d'épreuves. Des "contrats de réussite étudiante" seront mis en place à la rentrée 2018 pour les lycéens, afin de leur "indiquer les pré-requis pour réussir dans la filière visée". Un nouveau service national sera mis en place, dont la forme fera l'objet d'une réflexion avant la fin de l'année.

>> L'interview de Sébastien Leprat, ancien secrétaire romand du PLR, membre des Républicains en France :

Sébastien Leprat. [Marcel Bieri]Marcel Bieri
Le Premier ministre français Edouard Philippe dévoile sa feuille de route / Forum / 8 min. / le 4 juillet 2017

agences/ptur

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Vote de confiance

A l'issue de ce discours, l'Assemblée nationale a, sans surprise, accordé sa confiance au gouvernement d'Edouard Philippe par 370 voix contre 67. Sur 566 votants, il y a eu 437 suffrages exprimés, soit 129 abstentions.

Le groupe La République en marche (LREM), qui dispose à lui seul de la majorité absolue, et son allié du MoDem ont voté la confiance, de même que quelques élus du groupe Les Constructifs et quelques socialistes.

Les autres se sont abstenus ou ont voté contre, comme les groupes Les Républicains (LR), de La France insoumise (LFI) et de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), qui réunit notamment les communistes.

Les principales réactions au discours d'Edouard Philippe

Sur BFMTV, Eric Woerth, président LR de la Commission des Finances, a estimé que le Premier ministre "inversait des priorités". "La priorité
sur la compétitivité de nos entreprises elle est majeure. La réduction des charges, du coût du travail, tout ça c'est majeur. La baisse de l'impôt sur les sociétés, tout ça est remis à plus tard. (...) D'après ce que j'ai compris, la priorité du gouvernement c'est d'augmenter la CSG. Est-ce que la priorité du gouvernement c'est de baisser absolument le pouvoir d'achat des retraités ? C'est une drôle d'idée."

Marine Le Pen, députée et présidente du Front national, a commenté: "Tout ça va avoir des conséquences très lourdes sur le pouvoir d'achat de nos compatriotes et, encore une fois, évidemment, des plus modestes et des classes moyennes. Tout ça mâtiné par la soumission aux exigences imposées par la feuille de route de Bruxelles, c'est-à-dire la baisse des dépenses publiques."

"L'activité économique de ce pays sera de nouveau paralysée par ces politiques qui visent à toujours réduire l'activité publique, l'activité de l'Etat (...) Finalement c'est ce qu'a fait Hollande, il n'y a rien de surprenant, mais en pire", a pour sa part affirmé le député de la France insoumise Eric Coquerel.