Sept élus et une dizaine d'employés ont été blessés dans l'attaque du parlement où l'opposition vénézuélienne est majoritaire depuis début 2016. L'assaut a été mené par une centaine de personnes portant des bâtons et vêtues de rouge -la couleur du parti socialiste au pouvoir.
Les partisans du gouvernement ont agressé des députés, obligeant les reporters à arrêter de filmer et photographier puis à quitter les lieux.
Le président Maduro condamne
Quelques minutes avant l'évacuation par les forces de l'ordre, le président du Parlement avait parlé de 350 personnes "séquestrées" au total, dont une centaine de journalistes. Julio Borges a attribué cette opération à des "colectivos", des groupes de civils pro-gouvernement et, selon l'opposition, armés par l'exécutif.
Le président Nicolas Maduro a nié toute implication : "Je condamne absolument ces faits. Je ne vais être complice d'aucune violence", a-t-il déclaré, affirmant avoir ordonné une enquête.
agences/cab
Dans un communiqué, le département d'Etat américain a dénoncé un "assaut inacceptable". Et d'estimer que cette "violence, perpétrée pendant la célébration de l'indépendance du Venezuela, est un assaut contre les principes démocratiques chéris par les hommes et les femmes qui se sont battus pour l'indépendance du Venezuela il y a aujourd'hui 206 ans".
De son côté, le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) a exprimé son "rejet le plus catégorique" d'une telle agression, parlant d'un "asservissement" du pouvoir législatif par l'exécutif: "Cela est inadmissible dans le cadre d'un fonctionnement démocratique", a insisté le communiqué du marché commun sud-américain.
Un pays en crise
Cet incident est survenu alors que le Venezuela traverse sa pire crise économique et politique depuis des décennies et est secoué par une vague de manifestations qui a fait 91 morts en trois mois.
Le président Maduro a récemment lancé un projet d'assemblée Constituante, dont les membres seront élus le 30 juillet. Pour l'opposition, c'est une manoeuvre pour s'accrocher au pouvoir.
Même s'il bénéficie du soutien de l'armée, Nicolas Maduro est sous pression, critiqué jusque dans son propre camp par la procureure générale Luisa Ortega, dont la Cour suprême pourrait bientôt prononcer la destitution.