"La situation en Méditerranée centrale et la pression qui en résulte sur l'Italie est une source de très grande préoccupation pour tous les Etats membres", a souligné dans un communiqué l'Estonie, qui vient de prendre la présidence tournante de l'UE.
Au cours de cette réunion informelle, prévue de longue date mais rattrapée par l'actualité des derniers jours, les ministres ont "réaffirmé leur engagement à prendre des mesures urgentes".
Il s'agit, a précisé une source européenne présente sur place, de mettre en place "mieux et plus rapidement" un certain nombre d'éléments déjà décidés lors de précédentes rencontres.
Projet de "code de conduite" salué
Il faut notamment accroître les engagements pris envers la Libye, a précisé la présidence estonienne, pays d'où partent la quasi totalité des migrants qui tentent la périlleuse traversée de la Méditerranée, ainsi qu'avec les pays d'origine ou de transit des migrants.
Les ministres ont également "salué" l'initiative italienne d'un "code de conduite" des ONG qui se lancent dans des missions de sauvetage, une activité qui doit être effectuée "dans un cadre de règles auxquelles il faudra adhérer".
"C'est l'Italie qui fera la proposition en collaboration avec la Commission européenne, en écoutant naturellement les ONG", a expliqué à l'issue du débat le ministre italien Marco Minniti, venu s'adresser aux journalistes.
Points plus conflictuels non traités
Les 28 se sont également fixé comme objectif d'atteindre des "résultats tangibles" dans la politique de retour des migrants n'obtenant pas le statut de protection internationale, qui tourne pour l'instant au ralenti en Europe. "Il y a eu une reconnaissance de la question posée par l'Italie", s'est félicité Marco Minniti.
Ce dernier a toutefois reconnu que des points plus conflictuels n'avaient pas été vraiment abordés, comme l'idée avancée par l'Italie de répartir les migrants secourus dans les ports d'autres Etats membres.
"Il est évident que sur ce sujet il y a une opposition difficile" et "des positions contrastées", a admis le ministre. La France et l'Allemagne ont déjà indiqué qu'elles ne soutenaient pas cette proposition.
ats/tmun
Plan salué par la Suisse
La Suisse, représentée à Tallinn par Mario Gattiker, directeur du Secrétariat d'État aux migrations (SEM), salue le plan d'action de l'UE. Il constitue un signe important de la part de l'UE envers l'Italie. Notre pays participera activement aux discussions menées, a indiqué le porte-parole du SEM Lukas Rieder.
Dans le cadre du programme de relocalisation, la Suisse a déjà accueilli 922 requérants sur les 1500 qu'elle s'était engagée à recevoir. Elle poursuit en parallèle son soutien à l'Italie en envoyant des experts au bureau européen en matière d'asile (EASO).