"Je suis extrêmement désolé de vous dire qu'en dépit du très fort engagement et de l'implication de toutes les délégations et parties (...), la conférence de Chypre dans la station suisse de Crans-Montana s'est close sans qu'un accord ne soit trouvé", a déclaré à la presse dans la nuit de jeudi à vendredi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Neuf jours de discussions
Entamées il y a neuf jours, les négociations sous l'égide des Nations unies ont réuni les dirigeants chypriotes, grecs et turcs ainsi que des responsables européens.
Un dîner considéré comme décisif jeudi soir n'a pas donné de résultat, malgré cinq heures de dialogue houleux. Le principal point de division reste le maintien ou non des quelque 35'000 soldats turcs dans le nord de l'île. Antonio Guterres a finalement mis fin aux discussions à deux heures du matin (00h00 GMT).
Malgré cet échec, le secrétaire général de l'ONU a tenu à remercier la Suisse pour son accueil et son efficacité dans l'organisation des discussions.
agences/nn
Une île partagée depuis 1974
Chypre, qui compte un million d'habitants, est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île, en réaction à un coup d'Etat qui visait à rattacher le pays à la Grèce et qui avait suscité une vive inquiétude dans la minorité chypriote turque.
Depuis, la République de Chypre, admise au sein de l'Union européenne en 2004, n'exerce son autorité que sur la partie sud où vivent les Chypriotes grecs.
Les Chypriotes turcs habitent eux la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara, où la Turquie stationne quelque 35'000 soldats. C'est cette présence militaire qui représente la principale pierre d'achoppement d'un accord.