Le traité a été adopté par 122 votes pour, une voix contre (les Pays-Bas, membre de l'Otan) et une abstention.
Les partisans du traité y voient une réalisation historique, mais les Etats nucléaires le jugent irréaliste, estimant qu'il n'aura aucun impact sur la réduction du stock mondial actuel de quelque 15'000 têtes nucléaires.
Levier de pression
Emmenés par l'Autriche, le Brésil, le Mexique, l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, 141 Etats ont pris part aux trois semaines de négociations du traité, qui préconise une interdiction totale du développement, du stockage et de la menace d'utilisation d'armes nucléaires.
Ses partisans espèrent que le traité accentuera la pression sur les Etats nucléaires pour qu'ils prennent le désarmement plus au sérieux.
Aucun des neuf pays détenteurs de l'arme nucléaire (Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, Chine, France, Inde, Pakistan, Corée du Nord et Israël) n'a pris part aux négociations en vue de ce traité.
Un traité mort-né?
Aussi louable soit son intention, ce traité est-il voué à l’échec? "C'est ce que souhaitent tous les Etats nucléaires et tous les lobbies militaro-industriels qui se nourrissent bien à partir de cette arme extrêmement dangereuse pour l'humanité. Il faut savoir qu'entre 1945 et 1990, on est passé de trois ogives - dont deux utilisées contre le Japon - à 70'000", a déploré dans Forum Paul Quilès, ancien ministre français et président d’Initiatives pour le Désarmement Nucléaire.
agences/kkub
Rejet du traité par trois puissances nucléaires
La France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont rejeté le traité adopté par les Nations unies. Le texte, disent-ils, "méprise clairement les réalités de l'environnement sécuritaire international".
Ces trois puissances dotées de l'arme atomique ont rappelé, dans un communiqué commun, n'avoir aucune intention de rejoindre les pays signataires de ce traité, dont ils ont boycotté les négociations.