"Le commandant en chef des forces armées (le Premier ministre) Haïdar Al Abadi est arrivé dans la ville libérée de Mossoul et a félicité les combattants héroïques et le peuple irakien pour cette grande victoire", ont indiqué les autorités irakiennes.
Le reconquête de la deuxième ville du pays avait été lancée le 17 octobre 2016. Ces neuf mois de campagne militaire ont entraîné une crise humanitaire majeure, marquée par la fuite de près d'un million de civils selon l'ONU, dont 700'000 sont toujours déplacés.
Encore quelques coups de feu
Les raids aériens et les échanges de tirs n'ont pas pour autant totalement cessé dans la vieille ville aux rues étroites, où des membres de l'EI doivent être toujours retranchés ici ou là.
Les troupes irakiennes avaient atteint dimanche, quelques heures plus tôt, les berges du Tigre dans la partie ouest de Mossoul, où étaient assiégés les quelques djihadistes de l'EI encore présents.
Lutte face à l'EI pas terminée
L'EI contrôle cependant toujours quelques zones en Irak, notamment les villes de Tal Afar (50 km à l'ouest de Mossoul) et Hawija (environ 300 km au nord de Bagdad) et des zones désertiques de la province d'Al-Anbar (ouest), comme la région d'al-Qaïm, frontalière de la Syrie.
Le groupe extrémiste tient également des territoires dans l'est et le centre de la Syrie, dont la vallée de l'Euphrate autour de Deir Ezzor, même s'il a perdu du terrain depuis 2015 et que son fief de Raqa (nord) est assiégé par des forces soutenues par Washington.
agences/ptur
Victoire symbolique
La reconquête de Mossoul, dont l'EI avait fait son principal bastion en Irak, est la plus importante victoire de l'Irak face à l'EI depuis que le groupe extrémiste sunnite s'était emparé en 2014 de vastes portions du territoire irakien.
L'EI s'était emparé de Mossoul en juin 2014 à la faveur d'une offensive éclair qui lui avait permis de contrôler de vastes territoires du nord et de l'ouest de l'Irak, mais aussi de Syrie voisine.
C'est du haut du pupitre de la grande mosquée Al Nouri, dans la vieille ville de Mossoul, que peu après, le chef de l'EI, Abou Bakr al Baghdadi, avait proclamé l'établissement d'un "califat" s'étendant à cheval sur l'Irak et la Syrie.
Un moins un milliard de dollars pour la reconstruction
Ces quelque neuf mois d'affrontements ont laissé des parties entières de la ville à l'état de ruines, fait des milliers de morts parmi les civils et déplacé près d'un million d'habitants.
Selon les Nations unies, la remise en état des infrastructures de base de la ville coûtera sans doute plus d'un milliard de dollars. Dans certains des quartiers les plus touchés, pratiquement aucun bâtiment ne semble avoir échappé aux destructions, et la densité des constructions dans Mossoul laisse penser que l'ampleur des dévastations a peut-être été sous-estimée, selon des responsables de l'ONU.