La guerre dévastatrice a fait plus de 320'000 morts et déplacé plus de la moitié de la population depuis son déclenchement en mars 2011. Mais la Banque mondiale estime que l'ampleur de la destruction va encore bien au-delà: "La guerre en Syrie taille en pièces le tissu social et économique du pays", a déclaré le vice-président pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à la BM.
"Le nombre de victimes est dévastateur, mais la guerre détruit aussi les institutions et les systèmes dont les sociétés ont besoin pour fonctionner, et les réparer sera un plus grand défi que la reconstruction en soi des infrastructures, un défi qui ne fait que grandir au fur et à mesure que la guerre se poursuit", a-t-il dit.
Selon la BM, le conflit a endommagé ou détruit 27% du parc de logements, et environ la moitié des centres médicaux et d'éducation.
Quelque 538'000 emplois ont par ailleurs disparu annuellement entre 2010 et 2015. Les dommages infligés au secteur de la santé ont eu également des effets dévastateurs, selon le rapport qui note que plus de personnes seraient mortes des suites de l'effondrement du système médical plutôt que des combats.
Reprise des pourparlers à Genève avec l'espoir d'"avancées"
Ce rapport a été publié alors que les pourparlers de paix ont repris lundi à Genève sous la houlette de l'ONU, avec l'espoir de réaliser "certaines avancées".
"Nous n'attendons pas une percée (...) mais certaines avancées, oui", a déclaré aux médias Staffan de Mistura, l'envoyé spécial de l'ONU en charge du dossier syrien, qui s'évertue depuis des années à trouver une solution à la crise syrienne.
S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'issue de la première journée de discussions, le diplomate italo-suédois a jugé que "les possibilités de progrès sont plus élevées que dans le passé". "Les astres commencent à être favorables", a-t-il déclaré.
"Une phase de simplification du conflit"
"Nous assistons peut-être à une phase de simplification du conflit le plus complexe qui existe actuellement", a-t-il ajouté, mentionnant l'accord russo-américain sur un cessez-le-feu dans le sud de la Syrie et la victoire sur le groupe Etat islamique (EI) à Mossoul en Irak, alors qu'au même moment les forces antijihadistes tentent de reprendre Raqa à l'EI.
Il a espéré que cette "simplification" du conflit aboutisse à une "désescalade", suivie d'une "stabilisation" de la situation après la reconquête attendue de Raqa, principal bastion de l'EI en Syrie.
Le round, qui devrait se tenir jusqu'au 14 juillet, a commencé lundi dans la matinée par une rencontre entre Staffan de Mistura et la délégation du gouvernement syrien. Le médiateur de l'ONU a ensuite rencontré, lors d'un même déjeuner de travail, les différents représentants de l'opposition, dont ceux du Haut Comité syrien pour les Négociations (HCN).
Les négociations de Genève sont de plus en plus éclipsées par des discussions à Astana, au Kazakhstan, qui sont chapeautées par la Russie et l'Iran, alliés de Damas, ainsi que la Turquie, soutien de la rébellion.
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Le régime syrien lance une attaque dans le sud du pays malgré une trêve
L'attaque dans la province de Soueida a débuté lundi matin, environ 24 heures après l'entrée en vigueur dans cette zone d'un cessez-le-feu parrainé par la Russie, les Etats-Unis et la Jordanie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
L'ONG fait état d'affrontements au sol entre troupes progouvernementales, soutenues par l'aviation, et des groupes rebelles. Le régime a pris le contrôle de plusieurs villages et collines dans le secteur, selon l'ONG.
Les groupes rebelles pris pour cible sont soutenus par la coalition internationale qui lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak voisin, affirme l'OSDH. Mais selon l'agence officielle syrienne, les territoires capturés étaient aux mains de l'EI.
D'autres violences sporadiques ont été constatées dans les provinces de Deraa et de Qouneitra, elles aussi concernées par la trêve, entrée en vigueur à la veille d'un septième round de négociations de paix à Genève.