En décembre 1995, les accords de Dayton mettaient fin aux effroyables combats interethniques en Bosnie-Herzégovine tandis que la guerre entre Kosovo et la Serbie s'achevait en 1999. Près de vingt ans plus tard, les Balkans occidentaux n'en demeurent pas moins dans une situation compliquée et incertaine.
A l'exception de l'Albanie, tous les Etats de la région - Bosnie-Herzégovine, Serbie, Monténégro, Kosovo et Macédoine - ont une souveraineté contestée. Et la promesse d'une adhésion à l'UE, lancée sur les décombres de la Yougoslavie, n'a fait que s'étioler pour se retrouver au point mort aujourd'hui.
La philosophie de l'UE ébranlée
Selon André Liebich, professeur honoraire à l'Institut des hautes études internationales et du développement à Genève, le souci principal vient de Bruxelles. "L'UE a assez de problèmes internes pour ne pas souhaiter un élargissement", a commenté mercredi l'historien dans le Journal du matin de la RTS.
L'expert entrevoit un autre facteur à la lenteur du rapprochement entre l'UE et les Balkans: les dissensions au sein même de la région. "Il y a de nombreuses discordes bilatérales. Ce sont des conflits qui n'ont pas été résorbés et dont l'Europe a peur."
Alors que l'UE a longtemps fonctionné dans l'idée que l'intégration de nouveaux membres permettait de résoudre les problèmes internes, cette philosophie s'en trouve à présent ébranlée. Et c'est toute une vision politique qui chancelle après une multiplication des tensions dont le Brexit représente le point d'orgue.
Aide à la coopération
Le sommet de Trieste ne représente-t-il donc qu'une simple réunion de façade? André Liebich réfute cette idée: "C'est plus que cela car il y a une distribution d'argent. On encourage la coopération entre les pays des Balkans, en construisant des chemins de fer par exemple."
Plusieurs projets dans le domaine des transports et de l'énergie, pour un montant global de 200 millions d'euros (221 millions de francs), doivent en effet être signés lors de cette rencontre.
kg