"L'argent est le nerf de la guerre pour les terroristes (...). Pour notre sécurité, nous devons à tout prix tarir leurs sources de financement, à commencer par le trafic d'objets d'art volés dans ces pays", a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.
L'objectif est d'empêcher l'importation et le stockage dans l'UE d'objets d'arts de plus de 250 ans exportés illégalement.
Obligations de déclaration
Concrètement, l'exécutif européen veut tout d'abord renforcer les obligations de déclaration auprès des douanes des importateurs (musées, galeries d'art, salles de vente, collectionneurs privés).
La Commission européenne veut également améliorer la traçabilité de tous les objets en les dotant d'une carte d'identité.
Pour les biens culturels les plus à risque, tels que les objets archéologiques, l'exécutif européen veut créer un système de licence d'importation, qui serait nécessaire avant tout transfert dans l'UE.
ats/ptur
Nombreux appels à agir
Ces propositions de la Commission européenne, qui doivent encore être approuvées par les 28 Etats membres et le Parlement européen, font suite à différents appels, dont le dernier remonte au G20 de Hambourg le week-end dernier.
En décembre 2015, après les attentats djihadistes de Paris, les ministres allemand, français et italien de la Culture avaient aussi réclamé à la Commission européenne des mesures efficaces pour lutter contre ce trafic.
Un trafic dont le montant est estimé à plusieurs milliards
Ces dernières années, l'organisation Etat islamique (EI) s'est livré à un "nettoyage culturel" en rasant une partie des vestiges de la Mésopotamie antique ou en revendant des pièces au marché noir, l'une de ses sources de financement avec le trafic de pétrole et les enlèvements.
Selon une étude citée par la Commission, le montant total annuel de ce trafic est estimé entre 3 et 6 milliards de dollars, avoisinant les chiffres du trafic d'armes ou de celui des stupéfiants.