"Ca a été un événement traumatisant pour le peuple de Turquie. Cette nuit-là, nous avons perdu 250 personnes innocentes, et plus de 2200 compatriotes ont été blessés", a déclaré l'ambassadeur Ilhan Saygili devant les représentants des médias vendredi.
Et d'enchaîner sur la question, égrenée durant toute la rencontre comme un leitmotiv: "Qu'auriez-vous fait si cela était arrivé dans votre pays?"
Revenant sur les purges qui ont clairsemé l'administration et les infrastructures turques depuis une année, l'ambassadeur a justifié l'état d'urgence par le besoin de "mesures strictes" à l'encontre des "comploteurs, membres de l'organisation terroriste (du prédicateur exilé aux-Etats-Unis) Fetullah Gulen".
Heureusement, aujourd'hui, tous les comploteurs sont en prison
"Maintenant, heureusement, ils sont tous en prison. Mais ce n'est pas facile de nettoyer les structures de l'Etat", a-t-il affirmé.
L'état d'urgence en Turquie devrait toutefois être abandonné bientôt, estime le représentant. "Nous voulons maintenant nous occuper davantage de la liberté de nos concitoyens. Même si la mise en place de l'état d'urgence n'a pas eu de conséquence sur la vie quotidienne de la population."
Faire passer le 15 juillet dans l'Histoire
L'ambassade de Turquie en Suisse a convoqué vendredi une conférence de presse pour le moins inhabituelle, où transparaissait la volonté du gouvernement turc de faire passer le putsch manqué du 15 juillet dans l'histoire.
>> Ecouter les explications de Muriel Ballaman:
Interview: Muriel Ballaman
Adaptation web: Katharina Kubicek
"Pas de vrais journalistes"
Répondant à une question de la RTS sur l'emprisonnement de journalistes en Turquie, l'ambassadeur a répondu:
"Ils ne sont pas en prison parce qu'ils sont journalistes. Ils sont en prison parce la plupart d'entre eux sont membres de l'organisation terroriste de Fettulah Gulen. Ce ne sont pas du tout de vrais journalistes."