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L'ONU espère pouvoir asseoir régime et opposition syrienne à la même table

Staffan de Mistura dans les couloirs de l'ONU à Genève. [Fabrice Coffrini]
Staffan de Mistura dans les couloirs de l'ONU à Genève. - [Fabrice Coffrini]
Les prochains pourparlers sur la Syrie, 8e de la série, auront lieu début septembre. L'émissaire de l'ONU estime avoir rapproché les parties et espère qu'elles accepteront de se réunir dans une même salle.

"Nous avons avancé", a affirmé vendredi en fin de soirée devant la presse le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura.

Au sein de l'opposition, le principal groupe du haut comité des négociations (HCN) s'est réuni à plusieurs reprises avec les plates-formes dites du Caire et de Moscou, considérées comme plus proches du régime. Ces entités ont notamment discuté de leur approche sur des élections contrôlées par l'ONU.

Une plate-forme unie de l'opposition a toujours constitué une demande de la délégation du gouvernement syrien pour un dialogue direct.

Staffan de Mistura a aussi affirmé que le régime était prêt à aborder toutes les questions en septembre.

"Dans la même salle" en septembre?

Il espère que toutes les parties se réuniront "dans la même salle" lors de cette huitième série. Par ailleurs, le format plus technique adopté depuis les précédentes discussions semble "avoir prouvé son efficacité", a aussi assuré l'émissaire de l'ONU.

Les parties syriennes, qui jusqu'à présent ne discutent pas directement entre elles, ont réussi en début d'année à définir les points à discuter: la Constitution, la gouvernance - terme flou pour évoquer une transition politique - la tenue d'élections et la lutte contre le terrorisme.

Les discussions de Genève dirigées par Staffan de Mistura ont débuté en 2016, et se poursuivent depuis de façon intermittente avec de maigres résultats.

ats/afp/mre

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"Changement de ton" au niveau international

Staffan de Mistura s'est également réjoui des discussions intensives entre des pays influents qui se sont converties dans un "changement de ton" vendredi soir au Conseil de sécurité. Tous les membres semblent vouloir établir des "priorités" et se rejoignent sur "une urgence commune".

Une activité que le diplomate italo-suédois ne considère pas comme un problème pour le processus de Genève. Au contraire, le groupe de contact annoncé jeudi par la France sera porté par les cinq membres du Conseil de sécurité en soutien aux efforts de l'ONU.

Selon l'émissaire de l'ONU, ces pays pourront discuter plus directement avec les parties pendant les pourparlers.

La question pendante de la transition

Le Haut Comité des Négociations (HCN), principal acteur de l'opposition, estime qu'une transition politique signifie le départ du pouvoir du président syrien Bachar al-Assad.

Mais la délégation gouvernementale syrienne exclut que le sort du président puisse être l'objet de discussions.

Staffan de Mistura a déclaré qu'il n'avait vu aucune indication que le régime soit disposé à discuter de la formation d'un nouveau gouvernement, mais il a espéré que des pressions internationales pourraient influer en ce sens.

La France a sur ce point modifié récemment sa position en déclarant qu'elle ne faisait plus du départ du président syrien un préalable à une solution au conflit.