Emmanuel Macron a inscrit ses pas dans ceux de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande en réaffirmant la responsabilité de la France dans la rafle du Vél d'Hiv de 1942.
Présent à la cérémonie - une première pour un chef de gouvernement israélien -, Benjamin Netanyahu a rendu hommage aux "frères et soeurs assassinés uniquement parce qu'ils étaient juifs" et aux Français qui, "au péril de leur vie, ont sauvé leurs compatriotes juifs".
"L'antisionisme, forme réinventée de l'antisémitisme"
Chaleureux avec le chef du gouvernement israélien, qu'il a appelé "cher Bibi", Emmanuel Macron a rappelé l'importance du combat contre l'antisémitisme, hier comme aujourd'hui, et affirmé: "nous ne céderons rien à l'antisionisme", qui est la "forme réinventée de l'antisémitisme".
En français, Benjamin Netanyahu a salué l'invitation comme un "geste très, très fort" qui "témoigne de l'amitié ancienne et profonde entre la France et Israël".
Conflit israélo-palestinien et Iran au menu
Après la cérémonie du Vél d'Hiv, les deux dirigeants se sont ensuite retrouvés à l'Elysée pour aborder diverses questions comme la Syrie, l'Iran et le conflit israélo-palestinien.
Dans une note destinée à la presse, l'Elysée estime que cette rencontre entre les deux dirigeants permettra de "réaffirmer" la "volonté de sécurité" de la France et de signifier sa "préoccupation" devant la "remise en cause de la solution des deux Etats", israélien et palestinien.
Emmanuel Macron, qui a reçu récemment à l'Elysée le président palestinien Mahmoud Abbas, avait réitéré son soutien aux deux Etats et condamné la colonisation israélienne.
Autre point sensible au menu, l'Iran, bête noire d'Israël dans la région. Selon l'Elysée, la rencontre sera l'occasion de "signifier notre absence de complaisance envers l'Iran, en particulier concernant la position iranienne sur Israël".
>> Sujet traité dans le 12h45 de RTS Un
afp/reuters/mre
13'000 personnes envoyées à la mort
La France commémore ce 16 juillet l'arrestation, il y a 75 ans, de plus de 13'000 hommes, femmes et enfants juifs, par la police française à Paris et dans sa banlieue, qui ont été parqués dans le Vélodrome d'Hiver avant d'être envoyés dans des camps nazis.
Passée sous silence dans la période de l'après-guerre, la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des Juifs a été reconnue en 1995 par le président Jacques Chirac.
"Je le redis ici, c'est bien la France qui organisa la rafle puis la déportation et donc, pour presque tous, la mort des 13.152 personnes de confession juive arrachés les 16 et 17 juillet 1942 à leurs domiciles", a rappelé ce dimanche Emmanuel Macron.
La visite de Netanyahu critiquée
La venue du chef du gouvernement israélien a suscité des critiques, certains dénonçant une "instrumentalisation "des juifs français.
L'UJFP (Union juive française pour la paix), s'est dite "choquée" qu'un dirigeant israélien soit convié à la commémoration d'un "crime contre l'humanité franco-français".