En proie à un conflit armé qui oppose des milices chiites Houthis aux forces gouvernementales depuis 2014, le Yémen n'est pas "en situation d'absorber le choc", indique Yves Daccord, invité mardi du Journal du matin de la RTS. "Le système de santé est très affaibli", poursuit-il.
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Le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dénonce les attaques "délibérées" des belligérants à l'encontre des infrastructures de santé. Entre 150 à 160 attaques ont ainsi été recensées rien que sur les douze derniers mois.
"Nouveau moyen de faire la guerre"
Alors que son rôle est essentiel pour combattre le choléra, "le personnel médical est mis sous une énorme pression de façon systématique", regrette Yves Daccord.
Faire la guerre aux médecins et aux patients est un moyen de terreur extrêmement efficace pour contrôler les gens.
Viser des installations médicales constitue un "nouveau moyen de faire la guerre". "C'est un phénomène que l'on voit évoluer dans beaucoup de contextes", note le directeur du CICR, prenant pour exemple la Syrie et le Soudan du Sud. "Faire la guerre aux médecins et aux patients est un moyen de terreur extrêmement efficace pour contrôler les gens."
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Traitement des eaux problématique
Au secteur de santé déjà "très affaibli" s'ajoutent les problèmes du système des traitement des eaux "qui ne fonctionne plus". Dans la capitale Sanna, "la station d'épuration a été bombardée", relate Yves Daccord. Or le choléra, endémique au Yémen, s'attrape en buvant de l'eau contaminée.