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Le juge Lambert, de l'affaire Grégory, a expliqué son suicide dans des lettres

Le juge Lambert, photographié en 2014 au Mans. [JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP]
Le juge Lambert, photographié en 2014 au Mans. - [JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP]
Le juge Jean-Michel Lambert a rédigé plusieurs lettres-testament avant de se donner la mort. L'une d'elle a été adressée au journal l'Est Républicain. Il y confirme son intention de mettre fin à ses jours.

"J'ai décidé de me donner la mort car je sais que je n'aurai plus la force désormais de me battre dans la dernière épreuve qui m'attendrait", a écrit Jean-Michel Lambert, retrouvé sans vie chez lui le 11 juillet dernier, dans un courrier adressé à l'Est Républicain.

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Jean-Michel Lambert évoque dans ce courrier l'affaire Grégory et les récentes mises en examen.

"Cet énième rebondissement est infâme", écrit-il. "Il repose sur une construction intellectuelle, fondée en partie sur un logiciel (...) La machine à broyer s'est mise en marche pour détruire, ou abîmer, la vie de plusieurs innocents", regrette-t-il.

"Je préfère sonner la fin de la partie pour moi"

Le juge lance "une dernière fois" que "Bernard Laroche est innocent" et explique refuser de jouer le rôle de "bouc émissaire".

"Si j'ai parfois failli, j'ai cependant la conscience parfaitement tranquille quant aux décisions que j'ai été amené à prendre", assure-t-il, avant de conclure sa missive par ces mots: "Je préfère sonner la fin de la partie pour moi. L'âge étant là, je n'ai plus la force de me battre. J'ai accompli mon destin".

Selon l'Est Républicain, trois autres lettres, "enveloppes fermées et timbrées" et adressées à des proches, ont été retrouvées par l'épouse de Jean-Michel Lambert. La justice avait affirmé jusqu'à présent qu'"aucun écrit de nature à expliquer ce décès" n'avait été découvert.

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Les erreurs du "petit juge"

L'inexpérience et la fragilité – qu'il devait reconnaître par la suite - de Jean-Michel Lambert, surnommé le "petit juge Lambert", se sont trouvées à l'origine d'erreurs de procédures et d'annulations d'actes qui ont compliqué l'enquête.

L'affaire Grégory

Le corps du petit Grégory, quatre ans, avait été retrouvé pieds et poings liés le 16 octobre 1984 dans la Vologne, à Lépange-sur-Vologne, son village.

Bernard Laroche, un parent, avait été mis en examen pour le meurtre, puis libéré, en raison d'erreurs de procédure notamment. Il a été abattu par le père de l'enfant avant que la mère, Christine Villemin, soit elle-même poursuivie. La cour d'appel de Dijon l'a finalement innocentée en 1993.

Au cours des nombreuses investigations, les enquêteurs s'étaient notamment penchés sur un mystérieux "corbeau" qui avait revendiqué le meurtre en invoquant une "vengeance", en particulier dans une lettre anonyme postée apparemment avant la découverte du corps.