Modifié

Jeff Sessions aurait bien évoqué la campagne avec l'ambassadeur russe

Reuters [REUTERS - Kevin Lamarque]
Le ministre américain de la Justice Jeff Sessions. - [REUTERS - Kevin Lamarque]
Contrairement à sa version, le ministre de la Justice américain Jeff Sessions a bien évoqué la campagne présidentielle de Donald Trump avec l'ambassadeur de Moscou à Washington, a affirmé vendredi le Washington Post.

Les renseignements américains ont intercepté des conversations entre l'ambassadeur russe à Washington et sa hiérarchie dans lesquelles il dit avoir parlé avec Jeff Sessions de la campagne présidentielle de 2016 pendant son déroulement, a rapporté vendredi le Washington Post, citant des sources officielles.

Le ministre américain de la Justice, qui était alors conseiller diplomatique de Donald Trump, avait reconnu avoir eu des contacts avec l'ambassadeur et regretté de ne pas en avoir informé le Congrès, mais avait assuré qu'ils ne portaient pas sur la campagne présidentielle.

Sujets "importants"

Selon un membre du gouvernement cité par le Post, il a fait des déclarations "trompeuses", qui ont été "contredites par d'autres faits".

Citant un ancien haut fonctionnaire, le quotidien ajoute que Jeff Session et l'ambassadeur ont eu des discussions "importantes", notamment sur les positions de Trump sur les thèmes impliquant la Russie et les futures relations de Moscou avec son administration.

reuters/ptur

Publié Modifié

Pas nécessairement compromettant

Un membre de l'administration américaine ayant requis l'anonymat a confirmé à Reuters que les comptes rendus de deux conversations avaient été interceptés par les renseignements, mais a jugé que ce n'était pas nécessairement compromettant pour Jeff Sessions.

"La question est de savoir s'il a franchi la ligne et a parlé d'informations classées ou d'éventuels accords, par exemple sur une levée des sanctions si les Russes souhaitaient investir aux Etats-Unis ou s'ils avaient des choses sur (Hillary) Clinton", a ajouté un autre haut fonctionnaire au fait des écoutes.

Posture délicate

Ces révélations rendent un peu plus délicate la posture du ministre Jeff Sessions. Donald Trump l'a déjà sèchement désavoué mercredi pour sa gestion de l'épineuse affaire d'ingérence russe, tout en annonçant son intention de le maintenir à son poste.

Au coeur de la discorde, la décision de Jeff Sessions de se récuser dans cette enquête sous tutelle du ministère de la Justice. En mars dernier, il s'était déclaré incompétent dans toutes les enquêtes sur les soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe de Trump.