Le pays fait notamment face à une épidémie de choléra sans précédent. Selon les experts du CICR, le nombre d'habitants contaminés pourrait s'élever à 600'000 d'ici la fin de l'année, soit un Yéménite sur 45. Ils seraient 370'000 actuellement.
"Je trouve cette souffrance inutile absolument enrageante", a réagi Peter Maurer, cité dans un communiqué de l'organisation.
"La grande tragédie est que cette épidémie est une catastrophe créée par l'homme et évitable", a-t-il ajouté. Elle est la conséquence directe d'un conflit qui a dévasté les infrastructures civiles et détruit le système de santé.
Installations médicales inopérationnelles
Moins de 45% des installations médicales sont opérationnelles et d'autres ne fonctionnent que partiellement. Le système est incapable d'aider tous ceux qui en ont besoin. Et d'autres maladies peuvent se développer.
"D'autres décès peuvent être évités, mais les parties belligérantes doivent autoriser les importations de médicaments, de nourriture et de fournitures essentielles", précise le président du CICR. Peter Maurer visitera les villes d'Aden, de Taïz et de Sanaa durant cinq jours.
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ats/jgal
Un pays pauvre au bord de la famine
Pays pauvre de 27 millions d'habitants, le Yémen est déchiré par une guerre opposant le gouvernement soutenu par une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite aux rebelles Houthis. Ceux-ci, alliés à des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, sont accusés de liens avec l'Iran.
Le Yémen est confronté à une crise humanitaire qui s'aggrave au fil des mois et qui, selon l'ONU, a placé le pays au bord de la famine. "Le nombre de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire a augmenté de 2 millions pour s'élever maintenant à 20,7 millions", a indiqué le Bureau de Coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Yémen, dans un communiqué publié dimanche.
Le choléra est réapparu en avril après une première épidémie l'an dernier. Le conflit complique les livraisons de médicaments et l'arrivée de l'aide humanitaire internationale. Depuis l'intervention en mars 2015 de la coalition arabe, les combats ont fait plus de 8000 morts, majoritairement des civils, et plus de 44'500 blessés.