Les parlementaires américains, forçant la main à Donald Trump (voir encadré), veulent infliger de nouvelles représailles à la Russie.
De Paris à Berlin en passant par Bruxelles, l'initiative du Congrès américain passe mal, car elle est unilatérale. Jusqu'à présent, le régime de sanctions contre la Russie en raison de la Crimée a été coordonné des deux côtés de l'Atlantique, de façon à faire bloc.
Risque pour les entreprise européennes
"L'unité du G7 à l'égard des sanctions est d'importance primordiale, car il en va du respect de l'application des accords de Minsk (sur le conflit ukrainien, ndlr)", a prévenu lundi le porte-parole de la Commission européenne.
Plusieurs pays européens, notamment l'Allemagne, sont furieux car la loi donnerait au président américain la possibilité de sanctionner les entreprises qui travaillent sur des pipelines venant de Russie, en limitant par exemple leur accès aux banques américaines ou en les excluant des marchés publics aux Etats-Unis.
Sont notamment concernés le français Engie, les allemands Uniper (ex-EON) et Wintershall (BASF), l'autrichien OMV et l'anglo-néerlandais Shell.
ats/mre
Le Sénat quasi-unanime
Le consensus sur les sanctions est presque total au Capitole, où Moscou compte ses amis sur les doigts d'une main. Le Sénat, à majorité républicaine, a ainsi voté par 98 voix contre 2 en juin pour ce nouveau train de sanctions.
Le vote de la Chambre pourrait être aussi écrasant. Le texte repartira ensuite au Sénat en vue d'une adoption définitive, probablement avant la trêve estivale mi-août.
Donald Trump contourné
Le projet prévoit aussi un mécanisme inédit qui fâche la Maison-Blanche. Les parlementaires vont s'arroger le droit de s'interposer si jamais Donald Trump décidait de suspendre des sanctions déjà existantes contre la Russie.
L'exécutif a eu beau défendre son pré carré, les chefs républicains du Congrès ont été intraitables, tant les élus se méfient des intentions du milliardaire sur une éventuelle détente avec l'adversaire russe.
Face à cette pression parlementaire, la Maison-Blanche a laissé entendre dimanche que le président promulguerait la loi.
Même s'il mettait son veto, toutefois, le Congrès serait vraisemblablement en mesure de le surmonter avec un nouveau vote à la majorité des deux tiers.