Dans un arrêt très attendu, la Cour de justice a jugé que le Tribunal de première instance de l'UE "n'aurait pas dû annuler le maintien du Hamas sur la liste européenne des organisations terroristes", selon un communiqué.
Le 17 décembre 2014, à la surprise générale, le Tribunal de l'UE avait annulé - pour vice de procédure - l'inscription du Hamas sur la liste terroriste de l'Union européenne. Mais la Cour a jugé que le Tribunal avait "ainsi commis une erreur de droit", et lui renvoie l'affaire.
Avocat général non suivi
En septembre 2016, l'avocat général de la CJUE avait pourtant estimé que le Hamas ne devrait pas - toujours pour des raisons légales - être maintenu sur la liste noire de l'UE.
Il est rare que les "opinions" de l'avocat général ne soient pas suivies par la Cour de justice.
L'arrêt du Tribunal de 2014 avait été condamné avec virulence par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu tandis que le Hamas s'en félicitait, espérant en tirer profit sur la scène internationale.
afp/jgal
Le Hamas sur liste noire depuis les attentats du 11 Septembre
Le Mouvement de la Résistance islamique (dont l'acronyme en arabe est "Hamas") est inscrit sur la liste noire de l'UE depuis décembre 2001, après les attentats du 11 Septembre aux Etats-Unis.
Le Hamas, qui contrôle sans partage depuis 2007 l'enclave de Gaza sous blocus israélien, est également considéré comme une entité terroriste par Israël et les Etats-Unis.
Depuis 2008, trois guerres meurtrières ont opposé sa branche militaire - la Brigade Ezzedine Al-Qassam - et ses alliés locaux à l'armée israélienne. La dernière confrontation, pendant l'été 2014, a fait plus de 2200 morts du côté palestinien, en majorité des civils selon l'ONU, et 73 du côté israélien.
En mai dernier, pour la première fois de son histoire, le Hamas a présenté de nouvelles orientations politiques dans l'espoir de revenir dans le jeu diplomatique international, notamment en Europe.
Les Tigres tamouls sortent de la liste
La Cour a confirmé l'annulation du maintien sur la liste des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), organisation séparatiste tamoule au Sri Lanka.
Dans un arrêt rendu le 16 octobre 2014, le Tribunal de l'UE avait décidé de soustraire les Tigres tamouls de la liste de l'UE également pour vice de forme.
Vaincus par Colombo, les Tigres ont déposé les armes en mai 2009 après une guerre féroce entre la minorité tamoule et la majorité cinghalaise qui a duré près de 40 ans et fait des dizaines de milliers de morts.
En janvier 2015, le Conseil de l'UE, qui représente les Etats membres, avait saisi la CJUE, la juridiction suprême de l'UE basée à Luxembourg, d'un pourvoi suspensif pour obtenir l'annulation des deux arrêts.