"L'existence d'une drogue des djihadistes est un mythe", selon Laurent Laniel, auteur du rapport publié jeudi par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies.
Certaines informations induisent que le captagon, censé procurer une sensation d'invulnérabilité, est utilisé par des combattants en Syrie, "mais rien ne prouve que cela concerne ceux du groupe Etat islamique, qui par ailleurs condamnent l'usage de drogue".
Pas de drogue ni d'alcool
Aucun auteur d'un attentat en Europe depuis 2015 "n'a consommé du captagon avant de passer à l'acte". Les autopsies ont démontré qu'ils n'étaient ni sous l'emprise de la drogue, ni de l'alcool.
Le mythe de la drogue du djihadiste exprime la difficulté des sociétés occidentales à penser l'ennemi.
"Dans le contexte post-13 novembre 2015, il est plus facile de penser que ces terroristes étaient drogués, que de voir qu'ils ont commis des attentats de masse (...) avec des fusils d'assaut sans être défoncés", analyse Laurent Laniel.
afp/jvia
Commerce en plein essor en Europe
De nombreux pays européens ont annoncé cette année la saisie de captagon. Ainsi quelque 135 kilos ont été saisis en janvier et février à l'aéroport parisien de Roissy, une première en France.
De son côté, l'Italie a découvert 37 tonnes de captagon cachées dans un container dans le port de Gênes. D'autres saisies ont eu lieu aux Pays-Bas et en Bulgarie.
Ces saisies démontrent que la consommation de captagon est en augmentation, et plus seulement au Moyen-Orient où cette drogue à base d'amphétamine est déjà très prisée depuis plusieurs années.