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Berlin change de ton face à l'industrie automobile allemande

Le patron de Volkswagen, Matthias Müller, et la ministre allemande de l'Environnement devant l'usine VW de Wolfsburg, en Allemagne. [AFP - Silas Stein/dpa]
Le patron de Volkswagen, Matthias Müller, et la ministre allemande de l'Environnement devant l'usine VW de Wolfsburg, en Allemagne. - [AFP - Silas Stein/dpa]
A deux mois des élections législatives, Berlin a haussé le ton jeudi contre l'industrie automobile, un secteur "décrédibilisé" par les soupçons de cartel et de tricherie sur les émissions polluantes des véhicules diesel.

"Une part du lien de confiance non seulement entre l'industrie automobile et les consommateurs mais également entre l'industrie automobile et les responsables politiques a été détruite", a déclaré la ministre allemande de l'Environnement, Barbara Hendricks. Cette dernière s'exprimait à l'issue d'une entrevue avec le patron de Volkswagen (VW), Matthias Müller.

Cette posture tranche avec la traditionnelle harmonie entre le gouvernement allemand et ce secteur clé, l'un des plus grands employeurs et exportateurs du pays.

Une proximité "trop grande"

"L'industrie automobile est sans conteste un pilier important de l'économie allemande dont dépendent plusieurs centaines de milliers d'emplois. Et c'est pourquoi les responsables politiques avaient toujours une oreille attentive à ses intérêts", a rappelé la ministre devant la presse.

Mais "la proximité entre le monde politique et cette industrie a été trop grande dans le passé. Elle a conduit à ce que ce secteur se sente trop confiant", a jugé Barbara Hendricks.

Revirement politique

La mise au point de la ministre intervient près de deux ans après le scandale Volkswagen qui avait coûté plusieurs milliards d'euros à Volkswagen et eu des répercussion sur l'ensemble du secteur. Mais si, à l'époque, la chancelière allemande Angela Merkel était intervenue pour défendre les intérêts des constructeurs allemands, plaidant même pour limiter les contraintes environnementales, Berlin a dernièrement semblé prendre ses distances dans le sillage du scandale du diesel.

>> Lire : De grands constructeurs automobiles allemands soupçonnés de cartel

Signe du revirement des autorités allemandes, la ministre de l'Environnement a affirmé que les interdictions de circulation, redoutées par les constructeurs, pouvaient être nécessaires malgré les signes de bonne volonté de l'industrie automobile.

ats/jgal

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Sommet sur le diesel à venir

Pris en tenaille entre le souci de ne pas léser l'industrie automobile, vitale pour le pays, et leurs obligations en matière de santé publique, la ministre de l'Environnement Barbara Hendricks et celui des Transports, Alexander Dobrindt, ont invité constructeurs et pouvoirs publics à un "forum national sur le diesel" mercredi prochain.

Les participants espèrent en ressortir avec des solutions concrètes et uniformes pour réduire les émissions d'oxydes d'azote en Allemagne, alors que plusieurs villes du pays songent à interdire à la circulation, les jours de forte pollution, les véhicules roulant au gazole et que les consommateurs se détournent du diesel.

Rappel de 30'000 Porsche ordonné

Le ministre allemand des Transports a ordonné jeudi le rappel d'environ 30'000 véhicules de marque Porsche après la découverte d'un système permettant de minimiser le niveau de leurs émission polluantes.

Le logiciel trouvé sur les modèles Cayenne et Macan de la filiale de Volkswagen constitue un système "illégal", a déclaré à la presse à Berlin Alexander Dobrindt, soulignant qu'il était "tout sauf ravi" face à l'accumulation des scandales sur les émissions frappant le secteur de l'automobile allemand.

Le ministre répondait ainsi aux Verts allemands qui avaient exigé, en vain, son départ à la suite des révélations du Spiegel selon lesquelles les constructeurs allemands se seraient accordés sur nombre d'aspects techniques de leurs voitures pendant vingt ans, lésant ainsi possiblement consommateurs et sous-traitants. Ils l'accusaient d'avoir fermé les yeux.