Une vingtaine d'embarcations, kayaks, voiliers, canots pneumatiques, se sont rassemblés dans le port de Catane pour réclamer des autorités qu'elles en empêche l'accès au bateau qui se trouve encore à plusieurs jours de mer de la Sicile.
"Closed for racists (fermé aux racistes)", pouvait-on lire sur plusieurs des banderoles brandies par ces manifestants.
"Nous sommes ici (...) pour fermer symboliquement le port de Catane", à ce navire, a expliqué, Luca Nicotra responsable en Italie de l'Avaaz, collectif mondial pour la défense des droits civiques.
Le C-Star devait à l'origine embarquer des militants à Catane avant de se rapprocher des côtes libyennes, mais on ignore si cette escale en Sicile est toujours prévue.
Renvoyer les migrants en Libye
L'objectif annoncé de cette opération, baptisée "Defend Europe", est d'intercepter et reconduire vers la Libye les bateaux qui transportent des migrants et de détruire les navires des passeurs.
Or, les gardes-côtes italiens considèrent que la Libye n'offre pas de "port sûr" au regard du droit maritime et organisent toujours le transfert vers l'Italie des migrants secourus sous leur coordination.
Selon les derniers chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 111'000 migrants sont arrivés en Europe par la mer depuis le premier janvier, dont près de 93'500 en Italie. Plus de 2360 sont morts en tentant la traversée.
afp/mre
Nombreuses immobilisations
Le C-Star, affrété par le réseau européen Génération identitaire et en particulier ses antennes française, italienne, autrichienne et allemande, avait été immobilisé mercredi à Famagouste, sur l'île de Chypre, avant de reprendre la mer à destination de la Sicile.
Le commandant, son second, le propriétaire du navire ainsi que sept membres d'équipage, avaient été interpellés mercredi, avant d'être relachés jeudi soir, et le C-Star autorisé à quitter le port chypriote turc de Famagouste.
Le bateau avait déjà été bloqué une semaine au canal de Suez après que des ONG eurent accusé son propriétaire "d'avoir transporté des migrants". Une fouille des autorités n'avait rien donné.