"Attention: marche contre la Fraude constituante se déroulera jeudi, jour où la dictature a l'intention d''installer' la fraude", a annoncé mardi soir le député d'opposition Freddy Guevara sur Twitter.
A l'appel des leaders antichavistes (du nom de Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013), les opposants devaient défiler à Caracas pour dénoncer le caractère "illégitime", selon eux, de ce "super pouvoir" qui pilotera le Venezuela pour une durée indéterminée. La date exacte du début des travaux de cette assemblée qui siègera au Parlement n'avait pas été confirmée par le gouvernement.
Fortes crispations
Laissant présager une situation particulièrement tendue lors des débuts de la Constituante, Julio Borges, le président du Parlement, où l'opposition est majoritaire, a annoncé que le pouvoir législatif continuerait de siéger malgré tout. Une séance était d'ailleurs prévue mercredi matin.
Les 545 constituants élus dimanche dans le sang doivent eux débuter leurs travaux dans un contexte de fortes crispations avec les Etats-Unis, renforcé par les nombreuses condamnations internationales après l'arrestation de deux des figures de l'opposition.
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La Constituante au-dessus de tous les pouvoirs
"Qu'il pleuve ou qu'il vente, le projet d'Assemblée constituante continue. Dans les prochaines heures, elle commencera à exercer son pouvoir absolu", a déclaré le président socialiste Nicolas Maduro, lequel s'est vu imposer des sanctions financières par Washington.
La Constituante se situe au-dessus de tous les pouvoirs, y compris du chef de l'Etat, et doit rédiger une nouvelle Constitution. Elle doit apporter la "paix" et permettre au pays de se redresser économiquement, selon le chef de l'Etat.
L'opposition, qui contrôle le Parlement depuis 2016, a boycotté le scrutin en dénonçant une "fraude" visant à prolonger le pouvoir de Nicolas Maduro, dont le mandat s'achève en 2019.
afp/ptur
Condamnations internationales
Le président américain Donald Trump a tenu "personnellement responsable" son homologue vénézuélien Nicolas Maduro du bien-être des deux figures de l'opposition arrêtées mardi, ainsi que de toutes les personnes ayant été capturées. Il a réitéré l'appel de Washington pour une "libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques".
Outre les Etats-Unis, de nombreuses voix se sont élevées contre l'interpellation des deux chefs de l'opposition, dont celle de l'UE qui étudie la possibilité de sanctions - par un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager dans l'UE - à l'encontre des "membres du gouvernement vénézuélien.
De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé les autorités "à faire tous les efforts possibles pour réduire les tensions" dans ce pays pétrolier au bord de l'abîme.