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"Résignée", Carla Del Ponte quitte la commission d'enquête sur la Syrie

Carla Del Ponte. [AP/Keystone - Martial Trezzini]
Interview de Carla Del Ponte après l'annonce de sa démission de la Commission de l'ONU sur la Syrie / Forum / 9 min. / le 6 août 2017
Carla Del Ponte a annoncé dimanche sa démission surprise de la commission d'enquête des Nations unies sur la Syrie. "Je suis résignée", a affirmé la Tessinoise lors d'une conférence à Locarno.

"Je quitte cette commission qui n'est portée par aucune volonté politique", a annoncé Carla Del Ponte en marge du Festival du film de Locarno, allant jusqu'à affirmer que sa présence au sein de la commission de l'ONU n'était plus qu'un "alibi".

Selon l'ancienne procureure de la Confédération, le Conseil de sécurité de l'ONU est bloqué par les vetos russes et chinois. "Je n'ai aucun pouvoir tant que le Conseil de sécurité ne fait rien", a-t-elle déclaré. "Nous sommes impuissants, il n'y a pas de justice pour la Syrie."

"Il n'y a pas de responsabilité criminelle et pourtant des crimes sont commis tout le temps en Syrie", a ajouté Carla Del Ponte dimanche soir dans l'émission Forum de la RTS, dénonçant "l'inactivité totale" et "l'impunité totale" dans le pays. Un pays dévasté, dit-elle, où les "méchants" affrontent d'autres "méchants", l'opposition démocratique n'existant plus.

>> L'interview de Carla Del Ponte au 19h30 :

Commission sur la Syrie: l'interview de Carla Del Ponte
Commission sur la Syrie: l'interview de Carla Del Ponte / 19h30 / 2 min. / le 6 août 2017

Sans illusion

Sa déclaration a fait l'objet de nombreuses questions de la part du public présent à Locarno, qui s'attendait à assister à une présentation du combat de la Tessinoise pour la mise en place d'un tribunal ad hoc pour les crimes en Syrie.

La décision de Carla Del Ponte est-elle définitive? "Oui, sauf si demain le Conseil de sécurité institue un Tribunal international pour la Syrie et me nomme procureure", a-t-elle répondu avec vigueur dans Forum, ne croyant guère à un tel scénario.

Elle dit en revanche ne "pas perdre espoir" qu'un tel tribunal voit le jour à l'avenir. "Mais plus le temps passe, moins ce tribunal sera efficace."

La magistrate suisse était membre depuis 2012 de cette commission d'enquête indépendante créée sous les auspices du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Elle quittera l'instance d'ici la fin septembre.

tmun

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